RUGBY : AUTOUR DE LA MELEE
Par: (pas credité)
Idée générale : une phase de jeu essentielle en rugby, parce qu'on y
conquiert la possession du ballon, est la "mêlée".
Etymologie : le substantif est formé sur le verbe "mêler" qui vient du
latin "mesclare", mélanger, troubler, bouleverser. Il est employé, dès le
XIème siècle, avec le sens de "lutte, querelle, combat", et au sens figuré
de "vive contestation, polémique". C'est encore ce sens que Romain Rolland
utilise en publiant, alors qu'il s'est exilé en Suisse au début de la
guerre 1914-18, un texte intitulé "Au-dessus de la mêlée" dans lequel il
réaffirme son pacifisme. Ici le mot est utilisé avec l'idée, également, que
toutes les valeurs, tous les repères sont mélangés, embrouillés.
La mêlée du rugby. Le mot est utilisé dès la naissance du rugby (vers 1890)
pour traduire l'anglais "scrumage". Il évoque le caractère de "combat"
symbolique que les équipes se livrent pour la possession du ballon. Elle
désigne en fait deux phases de jeu différentes.
La première est généralement consécutive à un "plaquage" : le joueur qui
porte le ballon est ceinturé et mis au sol. Il doit lâcher le ballon dès
qu'il touche le sol sous peine de sanction, les joueurs des deux équipes
tentent alors de le récupérer, en formant un entassement qui doit respecter
certaines règles. Ce sont en général les huit avants qui, prioritairement,
accomplissent leur tâche : c'est la "mêlée ouverte" (on disait aussi
naguère "spontanée"), d'où le ballon doit sortir en faveur de l'un ou
l'autre camp. Le mot "mêlée" évoque alors l'enchevêtrement des corps qui
fait penser à la fois au combat et au désordre des corps qui se mêlent
(bien qu'en réalité des règles précises définissent ce qui est permis et
interdit en pareil cas).
Deuxième sens : dans certaines conditions précisées par le règlement,
l'arbitre ordonne la formation d'une mêlée : par exemple à la suite d'une
passe en avant à la main, ou lorsque le ballon ne sort pas d'une mêlée
ouverte, (on dit alors qu'il est "enterré"). Il s'agit en fait d'une phase
de remise en jeu du ballon (comme la remise en touche, par exemple). Cette
mêlée est dite "mêlée ordonnée" ou "mêlée fermée". A ce moment, les huit
avants regroupés en trois lignes sont confrontés à leurs adversaires placés
selon un dispositif identique. Les trois premiers joueurs de chaque équipe
(la "première ligne", autre évocation de la notion de combat) viennent
pousser leurs homologues, épaule contre épaule, les têtes des joueurs étant
disposées en quinconce.
Un autre joueur, le "demi de mêlée" envoie le ballon dans un couloir formé
par les jambes des deux "première ligne" : c'est "l'introduction".
L'arbitre détermine en fonction du règlement quelle équipe bénéficie de
l'"introduction". En effet, sauf exception, l'équipe qui "introduit" gagne le
ballon et peut donc orienter le jeu.