AVALANCHE

Par: (pas credité)


1) L'étymologie du mot résulte du croisement de deux sources :

a) "Avaler" qui, au sens premier désigne l'action de descendre, d'aller
vers le "val", l'"aval". Les dérivés anciens de "avaler", "avalasse",
"avalaison", qui signifiaient "torrent qui descend des montagnes" ont
dû influencer la création du mot "avalanche". Ils expriment la même idée que
"descendre vers l'aval".
Aujourd'hui, le verbe "avaler" garde le souvenir de "descendre" par le
gosier, mais le rapport conscient à l'étymologie s'est perdu.

b) L'ancien provençal "lavanca" (avec la racine "labi" = glisser )
devenu en langue des populations alpines "lavanche". Au XVIème siècle
(1572), c'est le mot "lavanche" ou "lavange" qui est attesté en français. Au
XVIIème (1614), ce sont "avallanche" (avec deux "l") et "avallange" qui
sont attestés, peut-être par métathèse. "Avalanche" s'impose au XIXème siècle.

2) "Avalanche"/"coulée de neige". "Avalanche" est souvent remplacée, lorsqu'il
s'agit de lui trouver un synonyme, par "coulée de neige", construit sur
le modèle de "coulée de lave" pour une éruption volcanique, à laquelle
l'"avalanche" est souvent implicitement assimilée en tant que catastrophe
naturelle. On dira volontiers : "deux skieurs ont été emportés par une
coulée de neige". La différence est sans doute liée à l'importance :
l'"avalanche" est plus importante quantitativement, donc plus grave dans ses
conséquences que la "coulée de neige", plus limitée.
Le mot a donné lieu à la création de syntagmes "couloir d'avalanche", qui
désigne une voie ordinairement empruntée par les "coulées de neige" ("couloir"
et "coulée", même étymologie) de "cône d'avalanche", zone où s'entassent
des débris résultant d'une "avalanche", de "mur d'avalanche", mur de
protection destiné à arrêter la chute.

Il existe aussi un adjectif "avalancheux" qui peut s'appliquer à une
notion de météo ou à un espace = une zone, une situation avalancheuse, etc.
"Avalanche" est associée souvent au verbe "déclencher", notamment lorsque
l'"avalanche" est volontairement provoquée par les équipes de sécurité afin
de prévenir une "avalanche" plus importante.
Dans le vocabulaire actuel, on utilise souvent pour expliquer le
déclenchement d'"avalanches" ou de "coulées de neige", le phénomène de la
"plaque à vent" = plaque de neige instable formée par amoncellement dû au
vent (d'où son nom) qui se détache parfois et entraîne les skieurs dans
sa chute.

3) Au sens figuré, le mot est fréquemment utilisé pour désigner une
succession brutale, un entassement avec une idée de violence :
recevoir ou donner une "avalanche" de coups, d'injures…
Par extension, le mot désigne simplement l'idée d'amoncellement ou de
surcharge : une "avalanche" de résultats sportifs à la fin du week-end,
une "avalanche" de buts dans un match… "Le juge X croule sous une
avalanche de dossiers à instruire", etc.