MEDIATEUR
Par: (pas credité)
Chaque dernier vendredi du mois, à 18 h TU, Pierre Ganz reçoit Noël Copin
qui a été nommé médiateur à RFI. Quelles sont ses fonctions, et que
signifie ce mot ?
On trouve ce titre dans des circonstances différentes avec le Médiateur de
la République, celui qui est censé résoudre les aberrations, les
tracasseries administratives, et parfois régler avec bon sens et rapidité
des situations devenues ubuesques ou inextricables.
Le médiateur est donc là pour régler des affaires compliquées, pour apaiser
des situations brûlantes. Si un conflit du travail s'éternise ou menace
d'avoir de graves conséquences, le gouvernement peut aussi nommer un
médiateur. Et de même, dans les affaires internationales, on peut aussi
parler de médiation diplomatique et le médiateur en question n'appartient
bien sûr à aucune des parties en présence. Une locution familière veut
qu'on l'appelle également parfois "Monsieur bons offices" - souvenir du
temps où office signifiait (entre autre) service rendu. D'ailleurs, on
parle aussi de jouer les bons offices, lorsqu'on veut arranger les choses
entre deux adversaires.
Mais ce mot de médiateur ne s'emploie pas uniquement dans un contexte
conflictuel. Le médiateur est celui qui fait en sorte que se parlent, que
communiquent les deux autres. Et il a eu un sens religieux, bien que
celui-ci soit un peu oublié. Le premier Médiateur de l'Histoire, c'est
Moïse, en ce qu'il a été chargé par l'Eternel de transmettre la Loi aux
Juifs. Et cette médiation est supposée être la figure et l'annonce de celle
de Jésus, lui aussi qualifié de médiateur dans les Ecritures, puisqu'il
relie les hommes à Dieu (et la religion sert étymologiquement à relier). Et
dans la langue moderne, on peut parler de médiateur à propos de quelqu'un
qui met en contact, en rapport d'autres personnes. Kanweilher était l'un
des médiateurs de l'art moderne dans l'entre-deux-guerres.
L'étymologie du mot médiateur éclaire également tous ces sens. Médiateur
remonte évidemment à médium, c'est-à-dire le milieu, ce qui est entre deux
autres choses. Le médiateur est donc celui "qui se met entre",
littéralement un entremetteur. Mais on sait que ce mot a pris un sens bien
particulier en désignant celui qui favorise des rencontres amoureuses
illicites, et souvent vénales. On l'emploie davantage au féminin, et le mot
entremetteuse est franchement méprisant, bien que moins vulgaire que
maquerelle.
Enfin, le mot intermédiaire, formé exactement à l'aide des mêmes notions,
est beaucoup plus neutre. Il peut désigner celui qui permet une rencontre
(quelle qu'elle soit), mais s'emploie beaucoup à propos des maillons d'une
chaîne commerciale qui va d'un producteur à un consommateur.