LION
Par: (pas credité)
1. Très tôt, le mot entre dans des expressions figurées.
La symbolique fait appel au lion comme roi des animaux (cf. Noble dans le roman de
Renart ). Cf. aussi les signes du zodiaque : les natifs du Lion sont censés être
dominateurs, autoritaires.
D'où l'usage du lion dans des expressions exprimant les valeurs guerrières ou
aristocratiques : "fier comme un lion".
Parmi ces valeurs, le courage est privilégié : "Coeur de lion" = d'un grand courage.
Epithète rendue célèbre par le roi Richard d'Angleterre.
2. Dans le même registre : "se battre comme un lion" = avec fougue et courage.
Au sens guerrier ou au sens figuré, par exemple dans un affrontement sportif.
Dans ce registre, on peut signaler le pseudonyme donné à l'équipe camerounaise de
football, quart de finaliste en 1990 de la Coupe du monde et toujours qualifiée pour la
phase finale depuis lors : "Les lions indomptables", allusion au courage de l'équipe,
qui a choisi le lion comme mascotte (cf. l'éléphant pour le Ghana).
Plus familière, l'expression "manger (avoir mangé), bouffer du lion" = être vigoureux,
voire agressif. Dans un contexte donné, il s'agit de traduire l'expression d'une énergie
inattendue, plus importante que prévu de la part d'une personne dont on ne
soupçonnait pas qu'elle en soit capable.
3. "(Se tailler) la part du lion" : expression traduisant l'idée d'un partage inégal, dans
lequel le plus fort s'attribue la part la plus importante : Référence entre autres à une
fable de La Fontaine. La Génisse, la chèvre et la brebis en société avec le lion, dans
laquelle le lion conserve l'intégralité des parts des associés.
Cette expression doit être rapprochée de l'adjectif " léonin ", aujourd'hui peu usité,
mais qui était souvent employé dans l'expression "contrat léonin", contrat inégal où le
plus puissant reçoit l'essentiel des avantages.
4. Vers 1820-30, le mot lion désignait un jeune homme (une jeune femme au féminin)
à la mode. C'est un anglicisme, qui prend racine dans le langage de la fin du XVIIIème
siècle où "lion" = personnalité remarquable. A. Rey indique que cet usage vient de
l'habitude de faire visiter aux curieux, à la tour de Londres, les lions exposés dans une
ménagerie. D'où "lion" = ce qui mérite d'être vu.
"To have seen the lions" = avoir vu l'essentiel ; usage en français chez Balzac et même
Proust. A noter le Lion's club, qui existe encore.
Pour les dames, "coiffure à la lionne", avec la même idée.
5) Plus triste "tourner comme un lion en cage" = allusion aux rotations du fauve dans
un zoo = manifester son impuissance : dépenser son énergie en pure perte.