BELLIQUEUX, BELLICISTE, BELLIGERANTS

Par: (pas credité)


Les événements du Kosovo remettent à l'honneur ces mots qui viennent
tous du latin "bellum" = la guerre, mot qui n'a pas donné de dérivé direct
en français. "Belliqueux" désigne au départ quelqu'un qui aime la guerre, qui la
recherche. On peut ainsi parler de nation "belliqueuse" (les Allemands dans les années 30), de parti, de gouvernement "belliqueux", ou même d'intentions de discours, de formule, de déclarations "belliqueuses".
Pourtant, aujourd'hui, l'usage courant donne au mot un sens plus individuel et
psychologique que géopolitique. Quelqu'un de "belliqueux" cherche continuellement
la bagarre.

"Belliciste" désigne un partisan de la guerre et s'oppose à pacifiste. (On a d'ailleurs
"bellicisme" qui s'oppose à "pacifisme"). Il s'applique d'abord à Bismarck, dès le
milieu des années 1860 (donc avant la guerre avec la France, à propos de l'attitude de
Bismarck face à l'Autriche), mais le mot se répand durant la Première Guerre
mondiale.

On a bien sûr d'autres images équivalentes : "les faucons et les colombes", par
exemple "Hawks and doves" qui naissent aux Etats-Unis, en 1966, au début de la
guerre du Vietnam, puis qui s'exportent en Israël autour de la Guerre des Six Jours.

Mais on parle aussi de "va-t-en-guerre", et même de "boutefeu". Ce dernier mot
désignait un incendiaire (XVème siècle), et même au départ un bâton garni d'une
mèche pour mettre le feu à une pièce d'artillerie.

Quant aux "belligérants", ce sont simplement ceux qui sont impliqués dans un conflit
armé. Le mot est un peu abstrait, journalistique, peu fréquent dans la langue courante
parlée. Il ne dérive pas directement de "bellum", mais de toute la locution latine
"bellum gerere" (faire la guerre), ou plus précisément de la contraction qui existait
déjà en latin : "belligerare".