NEGOCIATIONS/POURPARLERS
Par: (pas credité)
1) "Négociations" : le mot vient de "négoce" qui signifie à l'origine "affaire,
embarras". Le mot est formé par négation du mot "otium", "loisir" en latin ; Negotium
= "ne pas avoir le loisir de"…
Dès le XVIème siècle, "négoce" est utilisé au sens de "discussion en vue de
l'élaboration d'un accord" et de "entremise". Mais au XVIIème, il se spécialise
dans le langage économique pour désigner les transactions commerciales avec le sens
d'échange, commerce : "se livrer au négoce de"…
A ce moment, c'est le mot "négociation" qui le remplace complètement dans le sens de
"discussion en vue d'un accord", alors que jusque-là il avait surtout eu le sens large
d'"affaire".
2) Ce sens plus restreint était apparu au XVIème siècle, en même temps que le sens de
"négocier" = "discuter en vue d'un accord". On dit d'ailleurs aujourd'hui couramment
"un accord négocié", par exemple dans un litige entre états, on dira que les parties sont
arrivées à un "accord négocié", donc obtenu après discussions.
L'adjectif "négociable" : au sens de "qui peut être débattu, faire l'objet d'une
discussion", il est récent (milieu du XXème siècle). On dira dans une transaction
immobilière, par exemple, que le prix du bien est "négociable", on
dira aussi dans une discussion à caractère social qu'une mesure ou une disposition
prévue dans un plan est "négociable" ou en politique internationale qu'une proposition
est "négociable". On dit aussi en ce cas, qu'il existe une "marge de négociation". En
clair, cela veut dire que celui qui propose (un prix, une mesure, un accord) est prêt à
discuter pour arriver à un accord, il n'est pas figé sur ses positions.
A l'inverse, on dira par exemple que telle disposition ou tel plan de paix "n'est pas
négociable" = c'est à prendre ou à laisser.
Ce sens est récent. Auparavant, "négociable" signifiait seulement "monnayable" : cet
effet est "négociable" = il peut être converti en espèces monétaires.
3) Le mot "négociations" est souvent employé dans ce sens au pluriel. Il peut être
rapproché de "pourparlers" : discussions engagées en vue d'un arrangement. Disparu
au XVIIème siècle, il s'est maintenu sous forme d'infinitif substantivé, employé au
pluriel. Aujourd'hui, le terme désigne une entreprise moins nettement officielle :
des pourparlers peuvent être informels, secrets, ils n'engagent pas forcément celui qui
y participe, alors qu'une "négociation" est le plus souvent officielle et ceux qui la
mènent sont souvent représentatifs et mandatés. En outre, "pourparlers" s'emploie
souvent en période de guerre : "Pourparlers de paix" est une expression courante.
Aujourd'hui, ce mot a tendance à être remplacé par des expressions comme "contact" :
on parle actuellement du groupe de "contact" à propos de la Yougoslavie. "Avoir des
contacts" = être en relation sans que cette relation prenne forme d'une discussion suivie
et organisée.
4) "Négociations" et "pourparlers" ont souvent pour résultat la formation d'un
"compromis" = accord avec des concessions mutuelles. Terme qui s'est généralisé
depuis la seconde moitié du XIXème siècle dans ce sens.