LIBERTE DE LA PRESSE

Par: (pas credité)


1. Les formes d'entrave de la liberté de la presse.

Anciennement, la publication des écrits était soumise à des interdictions ou autorisations religieuses et politiques.
Ainsi l'"index" (du mot latin, celui qui indique, désigne) était le catalogue des ouvrages dont la papauté interdisait la lecture aux fidèles pour des raisons de doctrine ou de morale (catalogue supprimé en 1965). D'où l'expression "mettre à l'index" = signaler comme dangereux, pour qu'on s'en détourne. Voir l'expression plus large "montrer du doigt".
Au plan politique, le contrôle des publications passait par deux canaux : "le privilège du roi" pour imprimer, depuis Richelieu, qui était l'autorisation d'imprimer et les "censeurs", officiers chargés de contrôler les écrits ; d'où la "censure". Les termes viennent des institutions romaines, où les "censeurs" étaient chargés de veiller à l'ordre public et moral de la cité (voir Caton). Le mot "censeur" a longtemps désigné le fonctionnaire d'un établissement scolaire chargé de la discipline, fonction en partie reprise aujourd'hui par le conseiller d'éducation avec une connotation beaucoup moins répressive.


2. La censure dans la presse a donné lieu à des expressions :

"Caviar" : ce mot fait référence à la pratique de la censure à l'époque du tzar Nicolas II (1877) qui consistait à noircir à l'encre certains passages pour les rendre illisibles. Allusion à la couleur du "caviar", dont on sait qu'il est essentiellement un produit d'origine russe. Sur "caviar", a été formé le verbe "caviarder" avec le sens de "raturer" en rendant illisible, censurer un passage, une infirmation.


3. Les restrictions apportées à la liberté de la presse ont donné lieu à la naissance d'expressions qui ont pour point commun l'idée de réduire au silence :

"Museler la presse" = image de la muselière appliquée aux chiens, pour empêcher de crier. (Attesté fin XVIIIème siècle).
"Bâillonner la presse" = même idée de faire taire par le recours au bâillon, qui maintient la bouche ouverte et empêche de crier. Au sens figuré, cette expression est utilisée dès le XVIIème siècle.
"Etrangler la presse" (attesté à partir du XIXème siècle) = autre expression, plus violente, indiquant un processus identique destiné à empêcher des révélations. Le verbe "étrangler" a été employé aussi par extension dans des expressions comme "étrangler une affaire", "étrangler les libertés" pour indiquer qu'on ne veut pas en parler ou qu'on veut les supprimer. Aujourd'hui, on dit plus volontiers "étouffer une affaire ou les libertés" dans ce sens.