FEMINISME & CO
Par: (pas credité)
Voix de femmes à Douala… C'est le nom d'un festival qui met donc en avant les femmes de façon apparemment assez sereine et sans esprit revendicatif particulier.
Pourtant, toutes ces manifestations qui présentent des groupes exclusifs de femmes se déroulent sur l'arrière fond des luttes féministes qui ont marqué les 30 dernières années.
Le mot féminisme apparaît la 1ère fois chez Fourier en 1837, et le substantif féministe en 1872.
Mais c'est dans les années 60 que se développent réellement les mouvements féministes qui mettent justement au premier plan ce mot de femme : le mouvement des femmes, le MLF, les éditions des femmes, etc.
Pourtant, dans le passé, d'autres mots avaient fleuri, souvent péjoratifs.
Pétroleuse : ironique aujourd'hui, un peu condescendant mais pas franchement méprisant, le mot se féminise rapidement : pétroleur crié au moment de la Commune de Paris en 1871, pour désigner ceux qui lancèrent des sortes de bouteilles incendiaires au pétrole - à une époque où l'expansion "Cocktail Molotov" n'existait pas.
De toute façon, l'expression s'est rapidement éloignée de l'objet qui l'avait suscité, pour renvoyer à une militante véhémente, un peu agitée et volontiers extrémiste.
Suffragette : le mot français est un calque parfait de l'anglais (suffragette). Il faut dire que la suffixation s'y prête : elle est parfaitement française - et péjorative en ce qu'elle évoque presque immanquablement un collectif féminin et un peu surexcité (Clodettes, majorettes, gendarmettes…).
Le mot apparaît en 1907 en France, en 1906 en Angleterre, suite à la constitution de la Women's social et political union (WSPU), fondé par Emmeline Pankhurst, qui surenchérit sur l'action du NVWSS (National Union of Women's suffrage Society), plus légaliste, animé par Milicent Fawcett, et dont les militants sont appelés "suffragistes".
Agitation dans les réunions électorales, défilés dans la rue, insultes au Roi, acide versé dans les boîtes postales, lacération des tableaux au British Museum, jusqu'à ce que Emily Davidson, au Derby d'Epsom se jette sous les sabots d'un cheval qui porte les couleurs royales.