PHARMACIE

Par: (pas credité)


Pharmacie, espace santé irremplaçable. Les pharmaciens, depuis quelques années, tiennent grandement à affirmer leur spécificité et à ne pas être confondus avec des commerçants ordinaires. Ça n'est pas nouveau : il y a plus d'un siècle que l'odieux Homais tenait à finir avec la Légion d'honneur : commerçant mais notable.

La pharmacie d'aujourd'hui cherche à marquer sa différence, notamment avec les grandes surfaces qui proposent toute une série d'articles qui, sans être à proprement parler des médicaments, appartiennent à une sorte d'espace pharmaceutique. La stratégie du pharmacien consiste donc à étendre son image dans deux directions : vers la parapharmacie (beauté, hygiène et patin couffin), vers la spécificité du conseil médical et de l'avis spécialisé que le libre service ne saurait offrir.

Le mot "pharmacie" est vieux, d'origine grecque, ce que suggère son orthographe (ph…), bien que cette orthographe ait été refaite savamment au XVIe siècle, alors que "farmacie" existait depuis le XIVe.

Le mot a désigné l'ensemble des remèdes (aujourd'hui, c'est le mot "pharmacopée" qui tient cette fonction), puis l'armoire ou le coffret à médicaments, enfin l'endroit où les médicaments sont fabriqués et/ou vendus (sens actuel courant). Le mot "pharmacien" est également ancien mais ce n'est qu'en 1777 que Louis XVI crée le Collège de pharmacie.

Toutefois, le "pharmacien" a succédé à l'apothicaire (à l'origine du mot "boutique") qui vendait des produits médicinaux, produits rares et épices (Cf. aujourd'hui "comptes d'apothicaire").

Signalons l'anglicisme "drugstore" qui n'est nullement en français synonyme de "pharmacie". Mot à mot : magasin à médicaments, il désigne aux Etats-Unis d'assez grands magasins proposant de nombreux articles et services : médicaments, mais aussi journaux, cigarettes, boissons, collations, etc. En France, au milieu des années 60, Publicis, une grosse agence de publicité ouvre le premier drugstore parisien, en haut des Champs-Élysées : boutiques de cadeaux, bar, restaurant, cinéma et un rayon pharmacie pour rappeler l'origine du mot.

On peut mettre ce mot en rapport avec nos vieilles drogueries qui présentent tout un assortiment de produits de ménage, d'entretien, d'hygiène, fourre-tout merveilleux qui s'est parfois appelé marchand de couleurs.