HORMONES
Par: (pas credité)
Fini ce temps où on se méfie grandement de ce qu'on mange et de ce qu'on boit, on nous reparle des "hormones". En tout cas, le "poulet aux hormones" a été l'enjeu d'un différend commercial entre l'Amérique et l'Europe.
De fait, en France et en français, le "poulet aux hormones" a mauvaise presse. On imagine un animal élevé de façon peu naturelle, auquel on a administré des "hormones" de synthèse, pour qu'il atteigne plus vite sa taille adulte (ou davantage), et donc qu'il soit plus rentable. Quant au goût…
Ce "poulet aux hormones", ou même le "veau aux hormones", dont on parle aussi, n'est pas un aliment transgénique. On n'a pas touché à sa composition chimique, on n'a pas un OGM (un organisme génétiquement modifié).
D'ailleurs l'expression "aux hormones" n'est pas nouvelle. Souvenez-vous de ce que chantait Jean Ferrat, au milieu des années 60, lorsqu'il associait le "poulet aux hormones" aux H.L.M. On commençait à se méfier des temps modernes ; les premiers signes d'une préoccupation écologique se manifestaient.
Alors, à quoi peut-on opposer ce fameux poulet aujourd'hui ? On entend parler de fermier (qui évoque un milieu traditionnel d'élevage : la ferme), ou de "poulet élevé en plein air". En ce qui concerne le veau, on vous parle de "veau élevé sous la mère".
Et si nous revenons à notre mot de départ "hormone", c'est pour découvrir qu'il a une très étrange étymologie. Le mot grec dont il est issu, "ormon", évoque l'assaut, l'élan, l'ardeur… et c'est donc devenu un terme médical utilisé par le plus grand nombre aujourd'hui, sans qu'on sache en général très bien ce que c'est. En tout cas, ça évoque quelque chose qui donne une impulsion à la croissance et dont la sécrétion ou la naissance se modifie lors des grands tournants de la vie : puberté, ménopause.
Ainsi lorsqu'aujourd'hui, on parle d'un "dérèglement hormonal", c'est aussi vague que quand jadis, on disait d'un air mystérieux : "C'est les glandes".