ENTRE DEUX

Par: (pas credité)


Il est fini le temps où l'on partait en vacances du 15 juillet au 15 août. Ou presque. Il est bien plus courant aujourd'hui de fractionner ce temps de récupération, et de plus en plus souvent, on entend dire : "Je vais partir une semaine à la campagne, puis au mois d'août une quinzaine à la montagne. Et dans l'entre-deux, je retourne au bureau". C'est que l'"entre-deux" est un concept et un mot qui gagne en importance. Et pourtant, cette expression sert souvent à exprimer un moment qui n'a pas vraiment d'existence officielle. C'est du temps volé, grignoté sur le reste, et ce sens demeure lorsque cet entre-deux est précisé : le dentiste par exemple, peut dire pour une petite vérification : "Passez jeudi après-midi ; je vous prendrai entre deux rendez-vous".

Ou alors, c'est qu'on se rencontre "entre deux portes", qu'on se parle "entre deux réunions", qu'on se rencontre "entre deux avions" (si on est très pris). Et telle vedette de cinéma a élevé ses enfants "entre deux films", tel politique malade continue à travailler "entre deux crises"…

Pourtant, quelques expressions ont un sens différent : "être entre deux vins", par exemple, le problème de l'alcoolique, jamais ivre mort, jamais tout à fait sobre non plus.

Ou "entre deux âges", terrible expression qui désigne celui ou celle qui n'est plus tout jeune sans être vraiment vieux. La période est fadasse, sans charme véritable, sans la noblesse de "la force de l'âge" ou de la maturité.

Quant à l'"entre-deux guerres", c'est une expression qui est née en 1915, pour désigner la période qui allait de 1871 à 1914, et dont le sens s'est bien sûr modifié après la Seconde Guerre mondiale, puisque l'"entre-deux guerres", c'est aujourd'hui la période 1918-1939.