DE GAULLE

Par: (pas credité)


Il semble que l'orgueil de notre marine nationale -le porte-avions Charles De Gaulle- soit une source de petites déconvenues : il coûte plus cher que prévu, il est un peu long à être opérationnel ; il nécessite quelques modifications dont les pouvoirs publics se seraient bien passés, notamment ce dernier allongement d'une piste d'atterrissage.

En tout cas, ça vous met en face de son nom : le Charles de Gaulle, comme on a dit le Clemenceau…
On voit que dans le cas qui nous occupe, le prénom est obligatoire : on ne dit pas le De Gaulle.

Comment donc l'appelle-t-on, cet homme ?
En 1970, à sa mort, ses désignations se modifient. Il appartenait déjà à l'histoire, il devient personnage historique.
De Gaulle, depuis qu'il a accédé au généralat, a toujours été appelé protocolairement le Général De Gaulle. Le grade prime les autres distinctions ou charges : même de 1958 à 1969, on ne lui a jamais donné du "Monsieur le Président…"
Ses sobriquets faisaient état de cette fonction : "le Général" pour ses partisans, "Mon général", plus caustique, parfois écrit en un seul mot. Et même "Qui vous savez", popularisé par l'humoriste Henri Tisot.
Et même parfois "le grand Charles", allusion satirique à sa haute taille. Mais c'est pratiquement la seule allusion à son prénom… qui ne réapparaît qu'à sa mort.

C'est, en effet, le recul historique que donne sa disparition qui fait réémerger le Charles.
Les noms de rue se partagent : avenue du Général De Gaulle ; place Charles de Gaulle.
On a aussi une place et une station de métro parisiennes (Charles De Gaulle-Etoile).
Et un aéroport : Roissy-Charles De Gaulle - les Franciliens parlent plus facilement de Roissy, alors que les passagers auront tendance à dire Charles De Gaulle.

Enfin, on a toujours la différence entre les deux adjectifs, "gaulliste" et "gaullien".
"Gaulliste" s'applique à un partisan de ses idées, de sa politique.
Alors que "gaullien" s'applique à ses comportements, ses habitudes : un geste, un style, des accents "gaulliens".