COUCHE

Par: (pas credité)


La journée internationale de l'ozone va-t-elle nous faire parler de l'ozone ? Pas forcément, mais on peut en profiter pour parler de "couche". Pas d'ozone sans "couche", ces derniers temps, même si cette "couche" est menacée.

On a bien compris ce que c'était : une strate, une épaisseur. Mais l'histoire du mot est quand même bizarre.

Car ce mot "couche" vient bien de l'idée de "se coucher" : la "couche" est quelque chose d'horizontal, qui permet qu'on s'y allonge. C'est donc en quelque sorte un lit. Et plus bizarrement encore, ce lit va se lier à la personne qui s'y allonge pour enfanter. La nécessaire position horizontale de la femme qui donne naissance à son bébé a donné naissance elle-même aux expressions : "être en couches", "accouchement", et même "fausse couche".

Un autre sens s'est développé : celui d'objets réunis et "couchés" ensemble. L'image du matelas commence à jouer et à alimenter des métaphores agricoles : la "couche" peut alors devenir un carré d'engrais mêlé à la terre.

Et par extension, la "couche" est une étendue régulière, uniforme et assez mince : une "couche" de peinture. Et les "couches" se superposent, avec une idée d'empilement. D'autres mots peuvent moduler ce sens : si la "couche" est très mince, on peut parler de pellicule ; si elle est plus épaisse, ce sera une "croûte", mot qui peut prendre un sens familier spécial : une "croûte" est un mauvais tableau, une toile sans intérêt.

Une fois que l'argot s'en mêle, il ne s'arrête pas là : "en tenir une couche" sous-entend qu'il s'agit d'une "couche" de bêtise : "il en tient une couche, celui-là !" veut dire : "il est complètement idiot".

Et "en remettre une couche" (c'est un argot plus récent), c'est recommencer quelque chose dont on aurait pu se passer : "Je l'ai déjà remercié hier ; je ne vais pas en remettre une couche !"