BASILIQUE

Par: (pas credité)


Inaugurer des "basiliques", ça fait partie du travail des papes. Et c'est encore plus facile quand il s'agit d'une "basilique" un peu ancienne, comme la Saint-Pierre, dont on inaugure guère que la nouvelle façade enfin restaurée. Mais pourquoi "basilique" ? C'est peut-être la seule vraie question.

La "basilique" nous vient du grec : on sent bien qu'elle est de la même famille "due le basileus", le roi, ou tout au moins celui qui détient le pouvoir (le mot n'est pas symboliquement monarchique).

La "basilique" est donc au départ le siège de l'Archonte Roi à Athènes, le siège du plus haut magistrat de la cité.
Le mot passe ensuite à Rome, et la "Basilique" est le nom d'un grand édifice romain où se pratiquent pêle-mêle le droit et les affaires. On s'y retrouve donc.
Et à partir du IVème ou du Vème siècle, "basilique" commence à désigner des églises chrétiennes. Pourquoi ? Ça reste encore une relative énigme, mais la grande "basilique" Constantine, construite à Jérusalem sur l'emplacement du tombeau du Christ n'y est pas pour rien.

Une "basilique" est donc restée une église qui avait la faveur du pape. Mais ce n'est pas le nom qu'on donne à n'importe quelle grande église ? La raison en est simple : les grandes églises sont, en général, le siège des évêques et des archevêques et, par conséquent, bénéficient d'une appellation spéciale : nous sommes dans une "cathédrale". La "cathédrale" est à l'origine un trône royal, puis une chaire d'évêque, ce qui explique quelques expressions franco-latines encore courantes en français : un cours "ex cathedra" est fait en chaire par un professeur. On s'oppose là aux travaux pratiques et on est dans l'exemple type du cours magistral.