TAMBOUR

Par: (pas credité)


"Tambours sur la digue". C'est le titre qu'a pris, à la Cartoucherie de Vincennes, l'une des dernières œuvres croisées d'Hélène Cixous et Ariane Mnouchkine. Il s'agit en l'occurrence de "tambours" d'alarme, censés alerter la population qu'un danger imminent la menace. Mais, de façon plus générale, le "tambour" évoque généralement la guerre. La musique et la guerre. A travers le signal qui les réunit : le badaboum.

Le "tambour" est un fût cylindrique qui sert de cadre sur lequel on tend deux peaux. On tape et ça résonne.
Mais le mot est vague et générique. Il désigne plutôt une famille d'instruments, et il est bien rare qu'un musicien emploie le mot "tambour". Ou alors, il le précise : "tambour à fente", "tambour d'eau", "tambour d'aisselle", ou même le "tambour de basque", souvent appelé "tambourin".

On est le plus souvent dans l'univers des musiques populaires : dans l'orchestre symphonique, pas de "tambour" (parfois ce qu'on appelle "tambour militaire"…).

Dans les musiques populaires modernes (jazz, rock, variétés, etc.) pas de "tambour" non plus. On a la batterie (avec grosse caisse, caisse claire, cymbales, plus des accessoires en option) et de nombreux autres instruments frappés qu'on regroupe sous le nom de "percussions" (ceux qu'on percute).

Mais, si le "tambour" est étrangement absent du vocabulaire technique musical, il est très présent dans la langue courante, en particulier, parce qu'il a été longtemps l'instrument qui faisait marcher les soldats au pas.
Les "tambours" servaient donc à faire défiler et accompagnaient marches et charges.

Ainsi, l'expression "tambour battant" signifie rondement, énergiquement, sans perdre une minute. Et il s'agit toujours d'un ensemble d'actions concertées (enquête, procédure, etc.).

A l'inverse, "sans tambour ni trompette" (au singulier) signifie secrètement, sans bruit, comme des mouvements de troupes secrets. En effet, dans l'armée d'ancien régime, les mouvements de troupes officiels s'accompagnaient de la musique militaire.

A partir de "tambour", on a fait "tambouriner" qui, étrangement, renvoie à un faible bruit répété et multiple ("tambouriner à la porte", la pluie "tambourine" sur le toit).
Enfin "raisonner comme un tambour" veut dire plaisamment tenir des raisonnements idiots et illogiques. L'expression repose sur un jeu de mots avec "résonner", bien sûr.