GUIDE

Par: (pas credité)


Les ministres de l'Emploi et du Travail des pays de l'Union européenne préparent un "guide de l'emploi" pour l'an 2000.
Un "guide" ? On s'attend à voir un petit livre, compréhensible par tous, qui découvre, explique et simplifie les arcanes et les mystères de la recherche d'emploi en Europe.

Et aujourd'hui, les guides se multiplient : ce sont en général des "guides pratiques", souvent conçus comme des initiations pour se familiariser avec tel ou tel domaine où le spécialiste s'oriente, mais où le néophyte s'affole soit pour trouver un chemin pratique ("guide" des impôts sur le revenu, "guide" de l'Internet, "guide" du Paris des tout petits…), soit pour avoir quelques connaissances de base ("guide" de la musique baroque). Ces ouvrages, qui se veulent simples et clairs dérivent du concept du "guide" de voyage, encore très productif aujourd'hui.
Il s'agit, bien sûr, de publications destinées aux touristes, aux voyageurs, pour les aider dans leurs périples : d'abord leur proposer des itinéraires qui leur permettent de voir ce qui "vaut le voyage", ou "mérite un détour", ensuite de les renseigner sur ce qu'ils vont visiter - histoire, architecture, sociologie… Enfin, on leur propose évidemment des solutions longuement préméditées à des problèmes essentiels : où manger, que manger, où dormir, où prendre l'autobus… Ces "guides" sont si courants et si populaires que leurs noms hantent la mémoire de la langue : "guide bleu", "guide vert", "guide du Routard", mais aussi le célèbre "Michelin", et plus ancien ; le "Baedeker", du nom de ce libraire voyageur allemand qui, le premier, eut l'idée du "guide touristique moderne". Pourtant, il avait eu des prédécesseurs : le premier "guide" portant ce nom qui soit attesté date de 1552 : le "guide des chemins de France", de Charles Estienne. Le langage même des "guides" a marqué la langue puisque ces ouvrages hiérarchisent toute l'épaisseur de l'histoire-géographie des contrées à traverser, en fonction de leur intérêt touristique présumé, signalé par le nombre d'étoiles qui convient.

Un "guide" sert donc à nous conduire (c'est bien le sens du verbe "guider"). Mais, pour de petites publications de ce genre, il existe d'autres noms. On parle parfois de "vade-mecum", mot à mot "viens avec moi", qui semble reprendre exactement l'image du "guide". Cette locution latine a d'abord servi à désigner ce qu'on porte ordinairement avec soi, puis un petit ouvrage qu'on aime, et par extension, qui contient les rudiments d'une pratique, d'une technique ou d'une science. Dans le même genre, on a l' "aide-mémoire", mot composé dont la structure est éclairante, ou même le précis, ouvrage sommaire d'initiation.

A noter pour finir que tous ces ouvrages sont à consulter, à compulser selon l'envie ou les besoins, en utilisant un ordre logique ou alphabétique, mais pas forcément à lire de façon linéaire, de bout en bout.