JUNTE

Par: (pas credité)


L'histoire récente de la Côte d'Ivoire a fait largement réentendre le mot de "junte", un mot qu'on avait également entendu à propos de Pinochet, ex-chef de "junte".

Le mot désigne actuellement un petit groupe qui s'installe au pouvoir grâce à un coup d'état. C'est à peu près le synonyme de l'expression "dictature militaire" : une "junte" est le plus souvent formée d'officiers qui contrôlent l'armée. Et le pouvoir qu'ils exercent est quasiment toujours autoritaire, et non démocratique, juste après leur coup de force.

Le mot "junte" n'est pas récent : il apparaît en français au XVIème siècle et vient de l'espagnol. A l'origine, son sens n'est pas négatif : c'est une assemblée dirigeante, dans un contexte administratif ou judiciaire. Mais la "junte" est le plus souvent une assemblée exceptionnelle, qui se démarque du pouvoir légitime. Durant les guerres napoléoniennes, par exemple, se sont clandestinement formées en Espagne des "juntas" insurrectionnelles qui résistaient contre l'envahisseur français. Mais, petit à petit, la "junte" va désigner un groupe de factieux qui prend le pouvoir.

On notera que le vocabulaire du coup de force est souvent composé de mots étrangers ; et pas seulement dans notre langue : en anglais, par exemple, on parle de "coup", en utilisant une expression française modifiée : c'est le coup d'état qu'on a abrégé. Et en français, on parle de pronunciamento, un mot qui évoquait d'abord l'Amérique latine, et qui est né au Mexique. Littéralement, une déclaration. Quant au putsch, le premier a eu lieu à Zurich en 1839. Le mot a donc été emprunté au suisse allemand, mais reste très expressif en français. Il s'agit de pousser quelqu'un hors du pouvoir pour s'asseoir à sa place.