ARDOISE

Par: (pas credité)


"Ardoise" monumentale... C'est l'une des conclusions de la tempête qui a soufflé en France le 26 décembre. Et cette "ardoise" désigne le prix à payer, les conséquences financières. D'où vient l'image ?

L' "ardoise" est au départ une pierre fragile, mais imperméable qui se débite aisément en plaques, et dont on se sert communément pour couvrir les maisons. Les toits d'"ardoise" sont donc une réalité courante du paysage français. Mais ce n'est pas parce que les toitures ont été endommagées qu'on parle d' "ardoise" après la tempête.

L' "ardoise" a d'autres propriétés : instrument typique de l'écolier, elle a été très utilisée dans les écoles (elle évoque l'école à l'ancienne...) pour que les élèves puissent inscrire leur réponse dessus à la craie, et les effacer ensuite ; c'était donc une sorte de tableau noir portatif.

Mais on utilisait aussi les "ardoises" dans les bistrots pour noter les consommations à crédit des clients, avoir une trace de ce qu'ils devaient, et tout effacer lorsqu'ils réglaient leur dette. "Ardoise" est donc devenu synonyme de crédit ouvert chez un commerçant : "j'ai une ardoise chez Camille".

D'où quelques expressions aujourd'hui désuètes : "tenir l'ardoise" = tenir les comptes, et par extension, être chargé de compter les points au jeu. Et même "faire l'ardoise" : noter les écarts des coureurs cyclistes.

Mais le mot sert souvent aussi à désigner le total de ce qu'on a à payer = synonyme de la note de l'addition (ces dernières images viennent aussi du vocabulaire des restaurants, mais sans idée de crédit). Ainsi, parle-t-on de l' "ardoise" de la tempête : son coût financier.