CAÏD

Par: (pas credité)


On en parle beaucoup, de ces "caïds", notamment en ce moment dans les banlieues. Les "caïds", ce sont les chefs de bande, ceux qui, dans un milieu où la loi peut avoir du mal à se faire respecter, commandent ou se font respecter. Il s'agit là d'une loi parallèle non écrite et officieuse, bien sûr : une loi hors-la-loi, parfois loi des hors-la-loi. Mais, dans des circonstances difficiles, les autorités peuvent parfois avoir des échanges avec ces "caïds", lorsque ceux-ci sont susceptibles d'exercer un contrôle que la police n'arriverait pas à faire accepter. Jeu dangereux en tout cas.

Mais, le mot "caïd" a été employé bien avant que l'on se préoccupe des quartiers difficiles. Dans les prisons en particulier, la discipline imposée par le système pénitentiaire est souvent doublée par une autre hiérarchie, interne et clandestine. Et les "caïds" font régner leur pouvoir. Ça ne veut pas forcément dire que l'administration carcérale se repose sur ce système : on n'est pas dans le système des kapos (emprunt à l'allemand ; référence aux camps de concentration).

Mais, on parle aussi des "caïds" de la pègre, puisque ce mot est présent depuis longtemps en argot, pour désigner les grands chefs de bande.

Mais, le mot "caïd" vient de l'arabe, langue dans laquelle il n'a aucunement un sens argotique. C'est un chef, simplement, et le mot dérive -paraît-il- d'une forme d'un verbe qui signifie commander. Dans les pays arabes, il a désigné un notable officiel. Le mot arabe a peut-être transité par l'espagnol, mais a probablement été remotivé par l'argot colonial.

Maintenant, il existe d'autres dénominations plus ou moins argotiques, pour désigner un chef du milieu : un gros bonnet (qui peut d'ailleurs renvoyer à un personnage important et tout à fait honnête : un gros bonnet de l'administration). Ou un parrain, mot d'importation, qui renvoie plus à une réalité américaine, et en particulier à la Mafia.