CONVIVIAL

Par: (pas credité)


"Convivial"… voilà un mot bien à la mode. Du baladeur, par exemple, on dit qu’il n’est pas très "convivial"…

Le mot vient de "convive", vieux mot français qui signifie d’abord grand repas, festin, puis ensuite seulement invité : le "convive" est "convié" au festin, et les deux mots évidemment sont de la même famille.

"Convier" veut dire inviter. Il ne s’agit pas toujours aujourd’hui d’un repas : ce peut être un colloque, une réunion quelconque, etc. Mais ça a toujours un côté un peu protocolaire, et formaliste. Comme son synonyme inviter, le verbe est souvent utilisé comme euphémisme poli pour signifier qu’on vous demande quelque chose, mais qu’on précise bien qu’il ne s’agit pas du tout d’un ordre : après l’entracte, les spectateurs sont invités, "conviés" à regagner leur place. On s’en voudrait de les froisser.

"Convié" à un repas, vous en serez donc le "convive". Langage très recherché, qui correspond à une certaine mondanité. Le repas qui réunit des "convives" sort de l’ordinaire : ce n’est pas la cantine.

Quant à "convivialité", c’est un vieux mot français, remis à la mode sous l’influence de l’anglais, notamment avec la traduction d’un ouvrage d’Ivan Illich (1973) qui introduit la "convivialité" en tant que concept sociologique : c’est l’ensemble des rapports et échanges humains de la vie quotidienne, tant qu’ils sont considérés comme créateurs.
Le mot et l’idée correspondent bien à une certaine idéologie des années 70 : partage, ouverture vers l’autre. Le sens s’est élargi est banalisé : quelqu’un est "convivial" quand il a le contact facile et qu’il est accueillant.

Enfin le mot poursuit sa carrière dans les nouvelles technologies : un réseau informatique "convivial" est facile d’accès, et on y navigue aisément, avec, en arrière-plan, l’idée que toute la connaissance qui y transite est facilement mise à la disposition de chacun.