SIMULATION

Par: (pas credité)


"Simulation" de vol, de guerre, de prêt… A tout bout de champ aujourd'hui, on entend parler de ça : c'est une technique, ou plutôt un éventail de techniques qui vont bien avec notre ère du virtuel.

Mais la première partie de la carrière du mot a été bien moins glorieuse : "simuler" a longtemps été mal vu. Et pourtant, l'origine du mot ne le prédisposait ni à l'un ni à l'autre chemin.

"Simulare" en latin signifie d'abord représenter exactement, imiter, copier. Mais bien vite ça a voulu dire feindre, prendre l'apparence de. Au lieu de garder le sens de dupliquer, reproduire, il a signifié mimer, faire un faux, faire dans le vide… dans le but de tromper, de faire croire quelque chose de faux.

On est donc dans le champ du faux-semblant :
parfois, mais c'est rare : sens non péjoratif : peinture simulée (XIVème siècle) : peinture artistique représentant quelque chose.

Mais le mot entre dans le vocabulaire juridique en mauvaise part : vente "simulée" (on fait semblant de vendre, mais en fait on donne) ; donation "simulée" (c'est le contraire).

Aussi dit-on "simuler" un accident, "simuler" un incendie, "simule" un suicide : il s'agit de maquiller le résultat.

Mais c'est surtout dans le domaine de la maladie et notamment de la maladie mentale qu'on "simule" :
- "Rien de nouveau sergent ?"
- "Rien mon capitaine… Ah si : le simulateur est mort".

Mais sous l'influence de l'anglais, le mot a changé de style et de masque. La "simulation" est la reproduction artificielle d'un phénomène.
Ça commence avec les "simulations" de vol pour entraîner les pilotes ou les cosmonautes. Les manœuvres militaires opèrent également par "simulation".

Enfin, on fait des "simulations" de gestion ou de crédit, pour calculer ou évaluer le déroulement d'un prêt ou d'une opération financière.