PLEIADE

Par: (pas credité)


La quinzaine de la Pléiade met cette prestigieuse collection à l’honneur. Mais ce mot, rare et évocateur, a plus d’un sens dans son sac. Une pléiade ? C’est censé nous étourdir sous le la multiplicité des choses ou plus souvent des gens que cela propose : un film avec une pléiade de vedettes est l’expression consacrée : une théorie, un grand nombre. Mais il s’agit toujours d’un grand nombre de gens exceptionnels, choisis, qui font rêver, dont chacun est unique : on dira plus rarement : je suis parti en vacances avec une pléiade de cousins.
Une pléiade, c’est combien ? Beaucoup ! Et le mot est parfois confondu avec myriade, pourtant moins fréquent, qui étymologiquement évoque le nombre de dix mille. Alors qu’au sens propre, la pléiade est infiniment plus modeste : sept.
Naissance de l’expression dans la mythologie grecque : Atlas et Pléioné avaient sept filles : Taygète, Electre, Alcynoé, Astéropé, Célaeno, Maïa et Méropé, qui, passant du mythe au ciel, figurent les Sept (ou six ou plus… ?) étoiles d’une constellation : la Pléiade, ou le Taureau. Cette brillance au firmament fait rêver les gloires d’ici-bas, et c’est ainsi que sept grands poètes alexandrins, qui vivaient vers le IIIè siècle avant J.C. forment la première Pléiade poétique connue.
L’idée plaît. Elle est reprise à Toulouse au moyen-âge par les sept « mainteneurs » (de la tradition poétique) qui crée un Concours poétique. Qui ne se rappelle les noms illustres de Bernard de Panassac, Guillaume de Lotra, Béringuier de Saint Planquart, Pierre de Mejanesserea, etc.
Les voilà imités par sept poétesses qui leur succèdent : Catherine Fontaine, Paule de Viguier, Bernarde Deupée, Escarlemonde Spinète, Audiette Peschaïra, Claude Lignonne, Johanne Perle, toutes aussi immortelles que leurs prédécesseurs.
Arrive le merveilleux XVIe siècle, la Renaissance, et la Brigade. C’est en effet sous ce nom que se présentaient en général les 7 qui, autour de Ronsard et Du Bellay notamment défendent et illustrent la langue française. Mais ils se nomment parlois la Pléiade ; c’est le nom que retiendra l’histoire littéraire.