OUI

Par: (pas credité)


Dis-moi oui ! Dis-moi oui !. Dans la Nièvre en ce moment, se célèbrent des noces d’un nouveau style, entre artistes et communes. Eux aussi se disent oui, ce mot magique qui symbolise l’acceptation fervente des doux liens du mariage.
Et oui est un mot bien important pour notre langue, au-delà de ce rituel matrimonial, puisqu’elle a failli en tirer son nom. On distinguait en effet jadis langue d’oc, dans le Midi et langue d’oïl dans le Nord. Et on distinguait les deux langues d’après leur prononciation, dont oïl et oc étaient le symbole.

Si oui sert à acquiescer, ce n’est pas le seul mot qui ait cette fonction.
D’abord, deux adverbes existent en français moderne : oui et si.
A remarquer que jamais les francophones ne se trompent sur l’emploi de l’un ou de l’autre. Mais par contre c’est une faute très fréquente d’étrangers, que de dire oui pour si. La nuance entre les deux mots n’existe pas dans la plupart des langues.
Si sert de réponse affirmative à une interrogation négative :
- Marie-Louise est rentrée ? – oui.
- Marie-Louise n’est pas rentrée ? – Si !
- Et Marie-Louise alors ? Elle n’est pas encore rentrée ? Elle ne s’est pas débarrassée de ses poux ? - Mais si !
- Vous ne m’aimez donc pas ? – Mais si, mais si !
Si prend donc le contre-pied de la réponse attendue, impliquée par la question.
Attention, la nuance oui/si n’a pas de symétrique à la négative : Non, c’est non.

Autre sujet important : Comment renforcer le oui. On l’a toujours fait, certaines tournures sont vraiment anciennes : oui-da, si fait…
Et aujourd’hui encore, on a mille façons de renforcer l’accord de base donné par oui, souvent en lui adjoignant un autre adverbe, ou en le remplaçant par un autre adverbe : certainement, absolument, volontiers. D’autres sont plus chaleureux, presque plus enthousiastes : bien sûr, volontiers… alors que naturellement semble impliquer que l’adhésion va sans dire, que le oui est presque inutile.
Toutes ces variations expressives autour du oui ne vont pas sans effet de mode. Tout à fait et complètement sont aujourd’hui très courants au point qu’on en oublie la nuance qu’ils apportent. Ils signifient au départ en totalité, jusqu’au bout, pas à, moitié (« Tu es remis de ta grippe ? – oui, tout à fait : plus aucune séquelle ») Et aujourd’hui, ces adverbes renforcent simplement le oui qu’ils impliquent, et semblent simplement renforcer l’interlocuteur là où il était hésitant. D’où quelques incongruités : « Tu viens faire du bateau avec nous ? – Complètement ! »