MERIDIENNE

Par: (pas credité)


La "méridienne" verte fait parler d’elle : c’est le long de cette ligne, plus ou moins concrétisée qu’on va pique-niquer pour la fête nationale. On voit bien que les images se bousculent : on célèbre l’an 2000, et en même temps la Révolution française (14 juillet oblige). On se souvient donc du méridien divisé : orgueil révolutionnaire d’avoir divisé en quatre la "méridienne" terrestre, et d’avoir divisé ce quart en dix millions. La dix millionième partie du quart donne la longueur du mètre, qui mesure approximativement un mètre. N’empêche que du nord au midi, on avait tiré un beau "méridien", qu’on se rappelle aujourd’hui.

Le mot nous vient de loin : déjà le latin meridianus est un drôle de paroissien ; mediei die étant difficile à dire, il devient "meridie" qui donne ce fameux meridianus : "méridional", du sud… Mais le sens est clair : c’est le milieu du jour, donc cette heure où le soleil indique le sud.
Ce qui explique l’actuelle signification du mot : le "méridien", en géographie, est le demi-cercle imaginaire qui lie un pôle à l’autre, donc décrit la moitié de l’orbe de la terre, dans le sens des tranches du melon, et va directement du plus nord au plus sud (ou l’inverse si on le prend à rebrousse-poil). Le plus connu est celui de Greenwich : il est considéré comme le premier, celui à partir duquel on va compter les autres.

Et tout ça sans oublier un tas de sens figurés souvent vieillis aujourd’hui : le diable "méridien", avec le sens du démon de midi (une petite explication est souhaitable sur le démon de midi, avec exemples et photos si affinités).
Et la "méridienne", c’est (ou plutôt ça a été) la sieste, celle qu’on fait au milieu du jour, quand la chaleur accable et qu’il est si doux de s’envoler sur les ailes d’un léger sommeil. Et par un tour de passe-passe admirable et métonymique, la "méridienne" est devenue la bergère où l’on s’étend par le travers.

Mais qui dit "méridien" pense parallèle… et qui dit longitude pense latitude. En effet, ce sont les repères desquels, en long et en large, les géographes ont imaginé de strier le globe terrestre pour mieux s’y orienter. Savoir sur quel "méridien" on se trouve (ou entre quels "méridiens" on se trouve…) nous situe par rapport à l’est ou à l’ouest. Mais savoir "sous" quelle latitude on se place, nous dit si on est au nord au sud. Ce qui est bizarre est surtout l’utilisation de la préposition "sous". "On est sous les tropiques". D’abord pourquoi ce pluriel (fréquent) ? On ne parle pas à la fois des deux tropiques, celui du Cancer et celui du Capricorne.
Ensuite pourquoi "sous" ? Est-ce qu’on assimile le tropique à la chaleur humide, au soleil ? "Sous les tropiques" étant alors équivalent à "sous le soleil tropical", "sous les chaleurs tropicales" ? Ou est-ce que "sous" veut dire dans ce cas au sud de (par rapport à une spatialisation qui représente une carte pour un globe).