MIME
Par: (pas credité)
Festival du "mime". Alors on parle du "mime" ? On parle du "mime" ! Et parler du "mime" est pourtant paradoxal dans la mesure où lorsqu’on "mime", on ne parle pas. "Mimer", c’est en effet évoquer une activité par le geste, en faisant semblant de la faire. Sans huître et sans citron, je "mime" le dîneur qui gobe. Sans scie et sans billot, je "mime" le bûcheron. "Mimer", c’est faire le geste.
C’est donc un geste qui fait voir, et qu’on montre : le "mime" appartient au vocabulaire du spectacle. Et un "mime" est un comédien spécialisé dans cet art – Marcel Marceau étant en France le plus célèbre. Bizarrement, alors même que le mot dérive de la racine grecque (imitation) le mot n’a pas toujours eu ce sens.
Le "mime", en ancien français est un acteur de bas-étage, un histrion. Le mot désigne parfois aussi une farce un peu vulgaire. Puis un auteur de comédies bouffonnes. Ce n’est qu’en 1780 qu’il désigne un "imitateur".
Mais, pendant toute cette période, existait aussi le mot "pantomime" (= "mime" total, « qui mime tout ».), qui signifiait l’acteur qui "mime", la pièce "mimée", puis le ballet "pantomime".
Au XIXème siècle, apparaît le mot "mimique" – adjectif au départ, qui qualifie celui qui s’exprime avec des gestes au théâtre. La "mimique" devient l’action de "mimer", et enfin – son sens d’aujourd’hui – l’ensemble des traits expressifs d’une physionomie. De nos jours, une "mimique" est un peu l’équivalent d’une grimace, en moins péjoratif et en plus signifiant : une "mimique" de désappointement, de satisfaction.
Quant au "mimétisme", un mot assez moderne, et assez abstrait, il désigne d’abord le phénomène merveilleux de ces animaux qui se confondent avec leur environnement, pour échapper aux prédateurs, le caméléon en étant le plus célèbre exemple. Et au-delà, il renvoie à un comportement qui imite plus ou moins consciemment un modèle social.