DIABLE
Par: (pas credité)
Le « diable » sucré… Titre d’une exposition qui fait saliver, surtout lorsqu’on sait qu’elle est sous-titrée gâteaux, cannibalisme, « diable » et fécondité.
Parler du « diable » ? certes, et Dieu sait (il est payé pour) qu’on peut en parler abondamment, si l’on examine son rôle dans la langue française. Car ce « diable » est tellement malin qu’il se travestit parfois en simple outil linguistique. L’image du démon, sa force, son rire sarcastique se cachent derrière cet outil, mais force nous est de nous rendre à l’évidence : le « diable » n’est parfois plus qu’un intensif. Notamment dans les interrogatives : où « diable » a-t-il été chercher tout ça ? que « diable » fabrique-t-il ? Le mot renforce la question et souligne son aspect surprenant et incongru.
Et si le « diable » marque l’intensité, c’est qu’il évoque souvent l’énergie, de cette énergie diabolique, qu’on ne peut canaliser. Souvenons-nous du bon petit « diable » – un simple enfant turbulent et décidé, créé par la Comtesse de Ségur, malicieux, mais au bon fond, et qui ne se laisse pas martyriser par la méchante Madame McMiche.
Le « diable » n’est pas toujours un enfant, mais fait souvent référence à cette agitation incessante. Ainsi, on s’agite comme un beau « diable », quand on ne se laisse pas maîtriser. Et lorsqu’on se démène comme un beau « diable », le sens peut être plus abstrait : c’est qu’on se donne beaucoup de mal.
Terminons avec l’expression faire quelque chose à la « diable » : rapidement, et de façon désordonnée, écho qu’on retrouvera dans d’autres locutions : « être coiffé à la diable », « habillé à la diable ».