EXCLUSION

Par: (pas credité)


La petite histoire politique met ces mots d’ « exclu » et d’ « exclusion » sur le devant de la scène, ce qui nous vaut d’ailleurs le plaisir de nous intéresser à leur emploi.

Le verbe « exclure » est souvent administratif, savant un peu et précis, en tout cas. Dans un contexte scolaire, par exemple, c’est le mot du Directeur qui prend une sanction : « Vous serez exclu huit jours ! » … alors que dans un vocabulaire plus courant, on parlera de renvoi : « J’ai été renvoyé huit jours. » Et dans l’argot du collège, bien sûr, on entendra davantage « j’ai été viré, lourdé (la lourde, en argot, c’est la porte), fichu à la porte… »
En tout cas, le sens est clair : si l’on se fait « exclure », c’est qu’on se fait éliminer d’un ensemble donné dont on faisait partie (une école), auquel on avait adhéré (un parti politique…), dans lequel on avait été accueilli, ou coopté (l’Académie française – bien qu’elle « exclue » rarement, mais ça lui est arrivé, notamment après la guerre…).

Ce mot d’ « exclure » n’appartient pas au vocabulaire de l’entreprise : « exclure » n’est pas licencier… Mais, la famille de ces mots est très utilisée pour parler de ce qui est à la marge d’une société prospère : les « exclus » sont souvent ceux qui sont sans argent, sans travail, sans domicile fixe.

Il ne faut pas non plus confondre « exclure » et radier : la radiation est considérée comme une sanction qu’on prend contre quelqu’un qui s’est rendu coupable d’une faute très grave : on est radié du Barreau (l’avocat qui a fait s’évader son client ou sa cliente…), des cadres de l’Education Nationale (si l’on défenestre un élève…). Et ce qui est étrange, c’est qu’au départ, le mot n’était nullement associé à des contextes de blâme : la radiation était plutôt une chance, ou un événement heureux : on radiait un condamné (il avait purgé sa peine, on le rayait de la liste des condamnés).