SYNDROME

Par: (pas credité)


« Syndrome » de la guerre du Golfe… On en parle beaucoup… Est-ce une nouvelle maladie ? C’est, en tout cas, un mal qui semble avoir atteint certains combattants de la guerre du Golfe, et dont l’apparition aurait été déclenchée par certaines armes utilisées lors de ce conflit.

On parlera donc de « syndrome », s’il y a maladie spécifique et reconnaissable. Car, c’est ça le « syndrome » : le fait qu’on puisse reconnaître et identifier. Non pas le mal lui-même, mais le fait qu’un bouquet de signes le signale et le fasse reconnaître. Au départ, « syndrome » veut simplement dire réunion et désigne donc une association de « symptômes ».

Par extension, bien sûr, le mot peut être usité à la place de maladie : on pourrait parler de maladie de la guerre du Golfe. Mais, le mot « syndrome » a un caractère à la fois plus moderne et plus à la mode. Comme si les maux du siècle s’exprimaient par « syndromes ». On ne parlerait pas de la peste bubonique, syndrome médiéval. Mais, on peut parler des effets du stress, « syndrome » de l’homme d’aujourd’hui. Ou même du téléphone portable, « syndrome » de la femme moderne. C’est donc plus qu’un simple signe distinctif, un attribut obligé : le « syndrome » implique le plus souvent quelque chose d’actif : une manière d’être, une attitude un peu posée, mais presque inévitable.

Le « symptôme », lui, est resté plus près du signe, moins dynamique. Dérivé du grec, il est emprunté au latin et apparaît dès le départ dans le vocabulaire médical (vers les XVIème- XVIIème siècles ? Rabelais emploie symptomates).
Le « symptôme » est le signe du mal, la manifestation extérieure de la maladie interne, la face apparente. Le mot ne saurait donc être vraiment synonyme de maladie, bien que le « symptôme » participe du mal, en soit l’une des facettes. Il est là pour révéler, comme l’indice qui met sur la piste. Et l’on doit se garder de prendre le « symptôme » pour la maladie, et surtout de soigner le « symptôme » comme si c’était la cause du mal, alors que ce n’en est que l’effet visible. La paralysie est l’effet de l’hystérie, non l’hystérie elle-même, le bégaiement, un « symptôme » névrotique, et non la névrose.

L’adjectif « symptomatique » est assez usuel dans le sens de significatif. Alors qu’ « asymptomatique » reste d’un usage bien spécialisé.