IMAGINAIRE
Par: (pas credité)
PARLER AU QUOTIDIEN DU 28 FEVRIER 2001
Le Festival de l’Imaginaire (musiques traditionnelles d’un peu partout) témoigne de la mode de ce mot, « imaginaire ».
De ce mot en tant que substantif, bien sûr. Le mot est aussi un adjectif, très courant, qui signifie « qui n’existe pas matériellement, mais qui existe par le biais de la pensée et de l’imagination ».
En tant que nom, le mot est moins courant, plus récent, plus intellectuel.
Son sens n’est pas extrêmement précis : il renvoie au domaine du rêve de chacun, au type de monde que chacun peut s’inventer, ou inventer pour les autres. Ainsi, dans un contexte artistique, on peut parler de l’imaginaire d’un peintre, d’un poète…
Le mot a été mis à la mode, à la suite de l’utilisation assez technique et difficile qu’en a fait Jacques Lacan dans des textes théoriques psychanalytiques (symbolique/imaginaire/réel). Et cet usage est à resituer dans le cadre de la littérature psychanalytique, où Freud déjà, parlait d’imago – terme latin, présents dans ses textes allemands, tantôt traduit par « image », tantôt gardé tel quel dans la traduction. On parle ainsi d’ « image » – ou d’ « imago » – paternelle, maternelle…
Finissons avec « imagerie », mot également plus employé qu’auparavant, dans des discours un peu savants. Au départ, c’est un ensemble d’objets sculptés (ce sens est tout à fait sorti d’usage). Aujourd’hui, ça désigne l’ensemble des « images », des métaphores qu’on retrouve de façon récurrente dans une œuvre littéraire ou artistique, en général), ou même dans le discours et la façon de penser de quelqu’un. Comme si l’ « imagerie » peuplait l’ « imaginaire ».
Et en plus, on a un empli très technique notamment en médecine : l’ « imagerie » médicale désigne la production d’ « images » du corps grâce à des techniques modernes (scanner, échographie…).