CAMPAGNE

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 5 MARS 2001

« Campagne électorale »… drôle d’expression. Il s’agit de la période qui précède une élection, et durant laquelle les candidats multiplient les actions d’information et de propagande, pour susciter un vote favorable : réunions, actions sur les médias, discours, confrontations, collages d’affiches, diffusion de tracts, etc.

La « campagne » est une période officiellement délimitée : on l’ouvre, et on la clôt. Mais, bien sûr, le mot est utilisé bien au-delà de son strict sens officiel : Jospin et Chirac sont peut-être déjà en campagne pour la présidentielle de 2002.

L’usage du mot dérive d’une image militaire : une « campagne » est une expédition, un projet stratégique mis en œuvre et géographiquement orienté, et même le plus souvent géographiquement dénommé : « campagne » de Russie, de France, d’Italie. Elle se caractérise par un certain nombre de moyens déployés et d’objectifs à atteindre, au-dessus desquels plane le plus souvent une idée de conquête.
Ce qui explique les extensions de sens : « campagne » électorale, mais aussi publicitaire…

Mais pourquoi « campagne » ? C’est que le mot, en français, mais avant en italien, a d’abord eu le sens de « terrain d’opérations militaires » : la « campagne », c’était d’abord le champ de bataille.

Revenons maintenant plus tranquillement aux premiers sens du mot : « Campagne » dérive de campanea, et de campus. C’est au départ un terrain plat – quasi une plaine.
Aujourd’hui, « campagne », plus qu’à montagne, s’oppose à ville, et s’attache à des idées d’air pur et de calme (se retirer à la « campagne », vivre à la « campagne »…) mais aussi de vacances (maison de « campagne »).

Et à partir de là, l’expression de « campagne » sert souvent de marque du naturel et de la simplicité : andouille de « campagne », pâté de « campagne », pain de « campagne »…