EMEUTES
Par: (pas credité)
PARLER AU QUOTIDIEN DU 31 MAI 2001
Depuis plus d’un mois, la Kabylie est le théâtre qui embrase la région. C’est-à-dire que des rassemblements de rue, des manifestations tournent à la violence et à l’affrontement.
L’émeute éclate. Elle n’est donc pas organisée, préméditée, même si parfois elle est prévisible. Elle a un côté spontané, bien qu’elle n’apparaisse que sur fond de situation explosive.
Mais, le mot ne prend ce sens qu’à partir du XVIIIème siècle. Auparavant, l’esmote ou esmuete était synonyme de ce qu’on appellerait aujourd’hui un émoi. Il s’agit d’un mouvement de l’âme, ou du cœur, plus que d’un mouvement de foule. Et c’est la Révolution qui va changer tout ça.
D’autres mots en rapport avec l’émeute sont, par exemple, l’agitation, les troubles (toujours au pluriel, dans ce sens) ou les désordres. Mais lorsque les émeutes s’intensifient, on parlera de soulèvement ou d’insurrection.
Le soulèvement est plus massif, plus global. Il témoigne d’une belle image verticale : on se soulève nécessairement du bas vers le haut, contre l’oppresseur qui appuie du haut vers le bas pour contraindre ou étouffer le peuple. Et le soulèvement est plus durable que l’émeute.
Et l’insurrection qui, elle aussi, « surgit » est un mot qui accentue la violence, notamment la violence armée des révoltés.