CAMPING

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 25 JUIN 2001

Les vacances approchent. Voici que s’en revient le temps des migrations saisonnières. Mais ces migrations sont chères. Comment les aborder ? Le camping est souvent une solution économique, pittoresque, inconfortable et d’un aimable grégarisme. Le principe en est simple : on plante sa tente, et voilà un hébergement tout trouvé. Le mot désigne une pratique (on fait du camping, on part en camping), mais désigne également le site qui accueille les campeurs : un camping en bord de mer.

Le mot a d’ailleurs fait quelques petits : camping-car (mot qui n’existe pas en anglais), camping gaz (marque déposée) ou caravaning, dont la formation et la terminaison viennent, bien sûr, en droite ligne de camping.
La terminaison ne fait pas de doute : le mot est anglais d’origine. Mais il est parfaitement intégré au lexique français : personne ne se hasarderait à employer, ou même à recommander le campage ou la campaison.

La pratique du camping est, en effet, d’abord anglaise et correspond à l’avènement du scoutisme. Et chez Baden-Powell, les parfums d’aventure se conjuguent avec les parfums militaires : le mot camping existe déjà en anglais, avec le sens de campement : installation provisoire d’un groupe de soldats qui peut aller de l’escouade à l’armée, pour une nuit, une semaine ou une saison…

Camper, c’est donc s’installer à la fortune du pot, « à la guerre comme à la guerre »… « Il n’y avait plus de métro : Charlie a campé dans le salon ». « On a campé dans la petite chambre pendant qu’on refaisait les peintures »…

Campement et camper (et camping évidemment) dérivent de campus. Camper c’est donc s’installer en pleine campagne et s’établir à la fortune du pot. Quand on part, on lève le camp, on décampe, et ce dernier mot a pris une nuance de rapidité expéditive, pressée par les événements. Ce qui donne de manière familière : fiche le camp, foutre le camp.

Le camp finit par être assimilé à l’armée elle-même, et par extension, à prendre le sens de parti, de côté, dans le contexte d’un conflit : il faut choisir son camp, changer de camp, le camp des europhobes et celui des europhiles…