STRESS

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 9 JUILLET 2001

Stress… l’un des mots les plus à la mode ces dernières années, comme s’il était à lui seul, l’exemple de tous les maux du monde moderne. Et il est, en effet, extrêmement lié à une certaine image de la modernité.

Cet anglicisme apparaît en France dans les années 50, mais restera longtemps un mot spécialisé du vocabulaire médical et neurologique. Mais c’est autour des années 80 qu’il va se répandre dans le langage courant, avec un sens psychologique bien plus flou : le stress, c’est une tension nerveuse qui est une réponse aux urgences de la vie moderne, et surtout urbaine : les cadences de vie rapprochées, la fatigue des transports de masse, les responsabilités, les agressions sonores…

Il s’agit donc de toutes les crispations consécutives à cette existence difficile, à tout ce qui vous porte sur les nerfs.
Comment faisait-on, avant, pour en parler ? D’abord, la vie était peut-être différente. D’autre part, un autre vocabulaire était courant, notamment à partir du mot nerf : le nervosisme du XIXème siècle ; la crise de nerfs des années 50… Le stress est résolument plus contemporain.

L’origine du mot est étonnante : bien sûr, c’est un emprunt à l’anglais, mais l’anglais lui-même l’avait forgé par abrègement du mot distress, emprunté eu français détresse.

Le français d’aujourd’hui s’est empressé de former quelques dérivés au mot : quelqu’un de stressé est sujet au stress, sous l’effet du stress. On parle également d’une situation, d’un métier stressants, c’est courant.

Moins courant, mais quand même souvent entendu, déstresser : une sieste d’un quart d’heure, une conversation à bâtons rompus avec un ami, un dimanche à la campagne… ça déstresse, c’est-à-dire, ça détend, ça calme…