RENFLOUER

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 11 JUILLET 2001

Depuis le 12 août 2000, le sous-marin nucléaire le Koursk gît au fond de la mer de Barents, avec 118 membres d’équipage qui sont restés prisonniers de l’épave. Et les autorités russes ont décidé le renflouage de l’épave.

Le renflouage ? C’est-à-dire qu’on va faire remonter l’épave à la surface. Renflouage ou renflouement ? Les deux sont possibles, et les deux dérivent du verbe renflouer, qu’on trouve en français depuis la moitié du XVIème siècle.

On entend dans ce mot l’écho du mot flots : littéralement « re-en-flouer »: remettre sur les flots.
Mais attention, il ne s’agit pas forcément de le remettre en état, pour qu’il puisse de nouveau naviguer.

En revanche, le mot s’emploie par image à propos d’une entreprise qui a de grosses difficultés financières. La renflouer, c’est réinjecter de l’argent dans ses caisses, pour lui permettre de continuer son activité. Et par extension, on peut renflouer un particulier, une personne confrontée à des difficultés d’argent.

Revenons rapidement à notre sens littéral : Que renfloue-t-on ? Un bateau qui a coulé, ou qui a sombré, ou qui s’est échoué.

Couler… L’image est belle et étrange, comme si un bateau qui n’enfonce vers le fond de l’eau ressemblait à la goutte qui coule au bord de l’aquarium.
Sombrer ne vient nullement de l’adjectif sombre ; c’est un héritage hispano-portugais lié à la racine sous, dessous.
Et s’échouer, c’est toucher le fond par accident.