PEAU ET EPIDERME
Par: (pas credité)
PARLER AU QUOTIDIEN DU 24 JUILLET 2001
En ces temps de vacances, il est normal de se préoccuper de sa peau. Mais, ce mot de peau est bien banal. On sait tous ce que c’est : ce qui recouvre la chair (mais ce mot de chair, bien sûr n’est pas plus précis : où commence vraiment la chair ?), c’est l’enveloppe du corps.
Si on veut être plus technique, on parlera d’épidermie. Ah ! voilà un beau mot savant, qui désigne la couche superficielle du derme. Nouvel écueil : qu’est-ce que c’est que le derme ? C’est la couche, légèrement plus profonde, située sous l’épiderme, et qui est formée du tissu conjonctif. Tout ça nous vient du grec, et sur la racine « derme », on a formé les mots dermatologie et dermatologue, termes du lexique médical qui désignent l’étude des maladies de la peau et celui qui sait (en principe) les soigner.
Mais bien qu’épiderme soit un mot savant, on l’utilise souvent dans un vocabulaire familier et plaisant : chatouiller l’épiderme de quelqu’un, c’est le flatter, lui donner un petit plaisir de vanité. Alors qu’à l’inverse, avoir l’épiderme chatouilleux, c’est être exagérément susceptible, et très mal tolérer les critiques.
Quant à la réaction épidermique, c’est une réaction presque toujours négative, qu’on a de façon immédiate, presque instinctive. Elle renvoie à une certaine image de l’instinct archaïque, qui fait qu’on réagit avec son corps, qu’on se hérisse, et qu’en tout cas, rien de tout cela ne passe par la méditation du cerveau et de la raison.