PERLE

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 21 AOUT 2001

Il y a, dans l’archipel japonais, une île qu’on appelle l’île des perles, où l’on a exposé quelques-unes des plus belles perles du monde et, en particulier, un collier, paraît-il magnifique, que le joueur de base-ball Joe DiMaggio aurait, dit-on, offert à Marylin Monroe qui avait su toucher son coeur. Mais, comme vous le voyez, tout cela ne date pas d’hier. Qu’importe, notre humeur nous y pousse : parlons de perles.

Le mot est intéressant, jusqu’à son étymologie, tout à fait sidérante : Une perle, au départ, savez-vous ce que c’est ? Un jambonneau. Car perle dérive du bas-latin « permula », lui-même dérivé de « perma », qui signifie la jambe, et même le haut de la jambe. Mais pas n’importe quelle jambe : celle du cochon. Nous arrivons donc tout doucement au jambonneau. Le jambonneau, par sa forme, ressemblait à un certain coquillage, sur qui le nom se déporta. A force de désigner un coquillage, le perma finit par désigner tous les coquillages, en vrac, puis par glissements successifs, la concrétion qu’on trouve dans l’un d’entre eux, l’huître. La perle moderne était née, éclipsant du même coup la marguerite, puisque le nom latin de la perle était au départ « margarita ». La perle devient un ornement de prix, et on parlera de perles fines, de perles de culture, voire de perles fausses.

La perle est petite, précieuse, cachée dans un environnement qui la protège, la cache au regard, où il faut savoir la trouver (la coquille de l’huître). Donc, on va bien souvent utiliser le mot pour désigner un trésor caché et modeste. Le mot reste assez féminin. Il sert souvent à faire allusion à quelqu’un dont on utilise les services : vous pouvez dire « Ma secrétaire est une perle ».