CONCORDE

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 8 NOVEMBRE 2001


Le Concorde a revolé, on le sait. Le Concorde, pas la Concorde…
Car c’est de l’avion qu’on parle, non de la Place parisienne. Et cet avion est le fruit d’une collaboration franco-anglaise, en particulier. Et ce nom illustre bien l’idée que des gens de nationalités différentes marchent, travaillent et cherchent la main dans la main…

On parle le plus souvent de l’avion en disant le Concorde, quoique parfois, on parle de Concorde tout simplement, sans article.
C’est, en effet, un nom propre, qui désigne un certain type d’appareil. Attention, qui dit nom propre ne dit pas forcément absence d’article, au contraire: on dit le Charles de Gaulle pour parler du porte-avions. D’abord, ça évite les équivoques –on sait qu’on ne parle pas du général, mais du bateau. L’article est donc obligatoire quand le nom de l’engin fait référence à un personnage. Quand il ne s’agit pas d’un personnage réel, l’absence d’article est possible : on dit Soyouz, Apollo… mais pas toujours obligatoire… le Concorde se dit et s’entend…

Le mot dérive de Concordia, qui fut une déesse latine, évoquant bien sûr la bonne entente. D’ailleurs, ce nom propre est formé à partir de racines existantes : cordia renvoie au cœur, c’est-à-dire au sentiment. Con- qui vient de cum indique l’union, dans les deux sens du mot : relation entre deux éléments, et même bonne relation entre ces deux éléments.

La concorde représente donc l’accord : les mots sont de la même famille, et d’ailleurs, comme accord, concorde a longtemps été un mot du vocabulaire musical, dans l’ancienne langue française.