CONDITION

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 21 NOVEMBRE 2001

On célèbre, en ce moment, le centenaire de la naissance d’André Malraux, qui nous a laissé un héritage littéraire, le souvenir d’un engagement et d’une action politiques, et celui d’une voix, celle qu’on entendait faire l’hommage de Jean Moulin lors du transfert des cendres du résistant au Panthéon.

Il nous a laissé également, en plus de ses ouvrages proprement dits, le souvenir de ses titres : les Antimémoires, L’espoir, Les Noyers de l’Altenburg, et surtout La Condition Humaine, peut-être son ouvrage le plus connu.
Ce qui nous permet de nous attarder un peu sur cet étonnant mot de « condition ».

L’expression « condition humaine » a déjà un exact équivalent en latin : « humana condicio ». Mais, cette expression a un sens tout à fait particulier, puisqu’il signifie l’esclavage… comme si l’esclavage était l’image de la condition humaine, ou bien une condition humaine comme une autre… naturelle en quelque sorte. Alors que l’esclavage est la moins naturelle des conditions, que c’est une condition historique par excellence : l’oppression de certains humains sur certains autres.

Condicio en latin signifie autorité, puis, par extension ce qui règle la relation qu’entretiennent deux personnes. C’est donc une manière de pacte, et ce qui résulte de l’existence de ce pacte…
La condition désigne donc souvent une situation sociale : être de condition modeste, c’est ne pas être riche. Et une personne de condition, dans l’ancien régime, désignait un membre de la noblesse.

Maintenant, le mot a bien d’autres emplois et désigne une situation qui n’est pas forcément sociale : travailler dans de bonnes conditions, c’est avoir les moyens nécessaires à son travail. Etre en bonne condition, c’est en bonne forme physique.
Et enfin, on sait bien que la condition est l’obligation à respecter pour que quelque chose puisse se faire : « La condition pour que tu viennes à la répétition, c’et que tu ne dises pas un mot pendant qu’on travaille ».