EMBRYON

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 27 NOVEMBRE 2001

Ça y est ! Ce que beaucoup craignaient arrive : On se met à cloner des embryons humains. C’est-à-dire les reproduire, les « copier », en bref, mettre au point une (possible) technique de reproduction sans fécondation. Même si, dans le cas dont on parle, Advanced Cell Technology se défend de faire autre chose que de la recherche thérapeutique, et crie haut et fort qu’elle ne veut pas faire naître de bébé par ce moyen.

De toute façon, ce n’est pas du clonage qu’on parle aujourd’hui – on a déjà parlé de ce mot difficile. C’est d’embryon. Mot savant, d’origine grecque. « En » + « bruon » Littéralement, ce qui croît, grossit, à l’intérieur de… Et pour la biologie, il s’agit donc de ce qui se développe à l’intérieur d’un utérus maternel pour devenir, à la fin du processus, un être vivant, et (relativement) autonome. En gros donc, l’ovule fécondée, pour les mammifères vivipares – ceux qui donnent naissance à un petit vivant, qu’ils nourrissent ensuite de lait maternel.
En gros donc, l’embryon est synonyme de fœtus, mot qui dérive du latin. Enfin dérive… c’est beaucoup dire puisque c’est un réel mot latin. Et que c’est l’un des rares dont la prononciation reste conforme à ce qu’elle était jadis : fétus, et non feutus. Alors que dans la majorité des cas, le parler habituel prononce oe « eu », et non « é ».

L’embryon est un mot qui, souvent, a un sens figuré, pour désigner quelque chose de commencé, mais d’à peine commencé. Et donc de pratiquement informe. Il a laissé, à sa mort, un embryon de roman. Un roman à peine commencé. Peut-être une idée de plan, quelques notes, un demi-chapitre déjà rédigé… C’est encore très embryonnaire… L’adjectif existe, est employé dans ce sens presque uniquement. Une pensée embryonnaire c’est une pensée qui sort tout juste de sa gangue, qui se formule à peine. Et là, c’est parfois péjoratif.
A peine commencé signifie pauvre, minime. Une pensée embryonnaire fait songer…