PNEU

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 17 DECEMBRE 2001

De nouveaux pneus pour chausser le Concorde. Et voilà qu’il atterrit à Clermont-Ferrand, convoie Edouard Michelin, et vient renifler ce qu’il met aux pieds.
Alors, parlons pneus. Parlons pneu mais parlons bien.

Pneu est un vrai mot. Avec, par exemple, un vrai pluriel en « s ». Des pneus. Et des spécialisations possibles : pneu pluie, pneu neige…
Bien sûr, l’origine du mot fait remonter à une abréviation, celle de pneumatique. Mais ça, c’est de l’histoire… Pneumatique, n’est plus aujourd’hui le « vrai » mot auquel pneu fait référence : le mot « normal », c’est pneu. Pneumatique, certes, existe encore, il est d’ailleurs en usage (pas comme stylographe, par exemple). Mais avec un autre sens et un autre emploi.

Alors qu’est-ce qu’un pneu ? C’est l’enveloppe de caoutchouc qui enrobe les jantes et sur laquelle on roule. Qui ça, « on » ? Plusieurs choses : voitures, vélos, avions même pour l’atterrissage et le décollage.
Il s’agit donc d’une enveloppe de caoutchouc gonflée d’air, contenant ou pas une chambre à air. Ça amortit, ça adhère.

C’est Michelin qui invente le nom ou, tout au moins, l’utilise en français, le calquant de l’anglais pneumatic – alors même qu’aujourd’hui, l’anglais utilise tyre, un mot tout différent.

Alors, et le pneumatique dans tout ça ?
L’adjectif vient du grec pneuma qui signifie, au départ, le souffle, la respiration.
Et cet adjectif qualifie essentiellement des objets qui se remplissent ou fonctionnent à l’air comprimé… Un matelas pneumatique, un marteau pneumatique…