INFIRMIERE
Par: (pas credité)
PARLER AU QUOTIDIEN DU 21 DECEMBRE 2001
Les infirmières ont une bonne image, paraît-il, la meilleure parmi tous les métiers qui tentent d’être davantage reconnus, et d’avoir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail… On parle d’infirmières plus que d’infirmiers car la profession, actuellement en France, est assez largement féminisée. Mais, bien sûr, il y a aussi des infirmiers.
Le mot « enfermier » existe depuis la fin du XIIIème siècle, pour désigner une personne qui soigne, sans être médecin. Et le mot a donné infirmerie : lieu où l’on soigne. Mais attention, une infirmerie n’est ni un hôpital, ni un cabinet médical. C’est, en général, un lieu inclus dans un autre : on parle de l’infirmerie de l’usine, du lycée, du bateau…
Et on y soigne, en général, de petits bobos, des malaises, des indispositions passagères et bénignes.
Y soigne-t-on les infirmes ? Pas forcément. Mais évidemment, les deux mots sont de même famille, bien que leur évolution de sens soit totalement différente.
Les infirmes sont, au départ, les « non firmes », les fragiles, les faibles, ceux qui manquent de fermeté.
Alors qu’aujourd’hui, l’infirme est un handicapé, celui qui présente une « infirmité », c’est-à-dire un manque, une incapacité grave. Il peut lui manquer un œil, un bras, une jambe… Mais le mot est évité de nos jours : trop concret, trop direct , il passerait presque pour insultant. Et la pratique de l’euphémisme et de la correction politique fait qu’on le remplace le plus souvent par « handicapé ».