METRO

Par: (pas credité)


PARLER AU QUOTIDIEN DU 7 JANVIER 2002

C’est aujourd’hui que s’inaugure un nouveau métro à Rennes : métro léger, seize stations, quinze minutes, moins de 10 km… Mais pas d’erreur, on parle de métro. Car, en français, c’est le mot qui s’impose pour parler d’un chemin de fer urbain, en général, souterrain. Le mot est très courant et peut s’appliquer à n’importe quel chemin de fer de ce type. Ainsi parle-t-on du métro de New York, de Moscou ou de Londres, comme de celui de Rennes. Mais c’est quand même le métro parisien, la première référence .

Même si le mot métro a été emprunté, vraisemblablement à l’anglais : metropolitain railway. Mais attention, ce mot n’a absolument pas eu, en anglais, la fortune qu’il a connue en France : on ne parle pas de métro, mais de subway, d’underground ou du fameux tube londonien.

Le mot métro arrive en France, en 1873 (chemin de fer métropolitain), s’abrège légèrement un an plus tard (le métropolitain), puis carrément dans les années 1890 (métro).
Ce mot si populaire et qui sonne si bien a eu un tel succès qu’il a interdit pratiquement l’apparition d’autres mots synonymes : pas d’équivalents familiers ou argotiques – si ce n’est peut-être le « tromé » du verlan récent.

En revanche, le métro, on le trouve dans de nombreuses expressions françaises :
Le dernier métro – attraper le dernier métro, rater le dernier métro. Le dernier métro du soir part vers une heure moins le quart du matin. Si on le rate, et qu’on doive traverser Paris (sans voiture), il ne reste plus qu’à trouver un taxi (solution onéreuse), ou à rentrer à pied. Cette expression a servi de titre à un célèbre film de François Truffaut, avec Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, qui a, en retour, augmenté la fréquence de l’expression.
Et avoir un métro de retard est l’équivalent d’avoir un train de retard, être en retard d’une guerre : on retarde, on n’y est pas…

Le métro a toujours été considéré comme un moyen de transport populaire (pas comme l’autobus). De fait, il l’a été, même si aujourd’hui, tout le monde est susceptible de prendre le métro.
Ce qui explique qu’on dise par exemple « être serrés comme dans le métro à six heures ».
Et l’image du métro est souvent liée au transport obligatoire, aux aller-retour vers un travail imposé, à une vie conditionnée… Métro-boulot-dodo… slogan qui a connu un grand succès dans l’éprès-68… essentiellement à cause de cette rime en « o », qui rappelle les abréviations populaires : populo, métallo…