CALCUL, CALCULATRICE, CALCULETTE
Par: (pas credité)
PARLER AU QUOTIDIEN DU 14 JANVIER 2002
L’avenir est-il à la calculette ? Mystère ! L’avenir nous le dira. Mais, en tout cas, le présent est à la calculette : l’arrivée de l’euro et le relatif désarroi qu’il peut provoquer chez eux (ils sont nombreux) qui ont encore un peu de mal à savoir ce que valent les choses avec cette nouvelle monnaie. Donc, on calcule, on convertit. Et pour calculer, on peut s’en remettre à sa tête, mais on peut aussi avoir recourir à quelque béquille électronique : la calculette.
On parle plus correctement de calculatrice. Le mot existe depuis longtemps. Il désigne une machine qui sait faire des opérations arithmétiques : additionner, soustraire, multiplier, trouver un pourcentage et, bien sûr, transformer des francs en euros ou des euros en francs.
La calculatrice existe donc depuis un certain temps. D’abord, machine de bureau, assez importante, et au fonctionnement mécanique, on l’a appelée machine à calculer, sur le modèle machine à écrire, ou machine à coudre. Comme sa taille se réduit ; qu’elle s’autonomise, on en réduit aussi le nom : calculatrice, féminin de calculateur. Une seconde en compagnie de ce calculateur, mot qui existe encore, avec un sens très particulier. Il s’applique à un homme, pour préciser non seulement que c’est quelqu’un qui calcule bien, qui connaît le calcul (Cf Beaumarchais : « Il fallait un calculateur ; ce fut un danseur qui l’obtint »), mais quelqu’un qui manque de spontanéité, dont les réactions et les attitudes sont dictées par l’intérêt, l’ambition, le calcul, froid, rapide et cynique.
La calculatrice, machine bête et sans âme, est exempte de tous ces vices : on disait qu’elle se réduisait ; en effet, et au fur et à mesure qu’elle devient « de poche », son nom se réduit aussi, et devient plus familier : on parle de calculette.
Remontons encore dans le temps pour parler du boulier, l’ancêtre de notre calculette. Très ancien moyen de compter, petite machine formée de tringles sur lesquelles coulissent des boules qui représentent des unités, des dizaines et des centaines… mais dont bizarrement, le nom n’apparaît en français que tardivement, vers le XIXème siècle.