AMBULANCE

Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio

On ne tire pas sur une ambulance… Dicton à la fois humaniste et populaire, qui signifie que même dans une situation conflictuelle, on ne s’oppose pas à ceux qui tentent de secourir les blessés : quelle que soit la cruauté de la guerre, il y a des règles à respecter… Et l’ambulance est le véhicule qui transporte des malades ou des blessés… Blanc à croix rouge, en général et en Occident, car bien sûr c’est un code qui change selon les époques et les régions… De là, ambulancier, conducteur d’une ambulance, ou parfois brancardier, ou infirmier qui travaille dans une ambulance. Mais l’origine du mot laisse un instant perplexe : pourquoi anbulance, pourquoi ce mot qui évoque a priori le mouvement… N’importe quel véhicule pourrait, au même titre, être qualifié d’ambulant…

Le mot dérive de l’expression « hôpital ambulant », qui apparaît au XIXè siècle, dans le lexique des armées, pour désigner en gros une infirmerie de campagne… On a parlé à la suite de ça du service d’ambulance, puis des chariots d’ambulance, et enfin des voitures de l’ambulance…

Pourtant, le mot « ambulant » existe encore dans un sens proche de sa signification d’origine : on parle de marchand ambulant, de commerçant ambulant. Encore aujourd’hui, on a des camionnettes qui vont d’un village à l’autre : épicerie, boulangerie, boucherie… On parlait de comédien ambulant à propos des troupes itinérantes qui montaient leurs tréteaux de ville en ville, ou même de cinéma ambulant, quand les montreurs d’images promenaient leur écran et leur projecteur pour organiser les séances dans tous les lieux où ils passaient…
Un ambulant, à la fin du XVIIIè siècle était même un postier que sa tournée emmenait sur les chemins.

De nos jours, l’adjectif « ambulant » est assez employé, mais dans un sens particulier : souvent à la place de vivant, pour désigner un humain – et le plus souvent de façon très ironique : « c’est une catastrophe ambulante »… c’est-à-dire… où qu’il aille, il crée des désastres…