COQUELICOT ET MARGUERITE
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
180.000 coquelicots plantés ce week-end à Paris. Enfin, ce sont des coquelicots de papier. Alors peut-on dire « plantés » ? En tout cas, à l’initiative du couturier Kenzo, ils ont été disposés dans plusieurs quartiers parisiens, pour célébrer la lancement d’un nouveau produit qui appartient à la ligne « flower ».Coquelicot est un bien drôle de mot, dont la prononciation évoque le cri du coq. Ce n’est pas un hasard, car c’est de là que vient son nom : un cocorico à l’ancienne, qui fait référence à la couleur rouge écarlate de cette fleur, qui rappelle la crête du coq. Une expression avec ce mot coquelicot : rouge comme un coquelicot, qui évoque un embarras, mais plutôt charmant ; ce n’est pas le rouge de la colère, ni de l’ivresse. C’est la rougeur de celui ou de celle qui laisse apparaître une pensée ou un sentiment qu’il aurait voulu cacher, et qui a transparu quand même.
Et il y a d’autres expressions figurées en français au cœur des quelles on trouve des fleurs.
Effeuiller la marguerite, par exemple, c’est à dire en ôter chaque feuille en murmurant, rêveur : il ou elle m’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ! Et la dernière feuille arrachée est censée donner la vérité du cœur de l’autre. L’expression s’emploie encore comme synonyme de conter fleurette, et évoque même parfois des plaisirs plus avancés.
Proche de la marguerite, on trouve la pâquerette. Cueillir des pâquerettes, s’est musarder, ne rien faire, ou aller se promener, notamment quand on devrait être au travail. C’est avoir l’esprit ailleurs, ou même être concrètement ailleurs et pas où l’on devrait être.
Alors qu’aller aux pâquerettes s’emploie dans une autres signification : sortir de la route, pour un véhicule. C’est l’équivalent d’aller dans le décor.
Par contre, au ras des pâquerettes est une expression familière qui l’emploie en général à propos d’une plaisanterie, ou même de tout un discours. C’est l’équivalent et le remplaçant de « ça ne vole pas haut » Et ça implique que la plaisanterie n’était ni très intelligente, ni très raffinée.