ABSENCE

Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio

Les directives gouvernementales en matière d’absentéisme suscitent de nombreux commentaires : fera-t-on payer les familles ? Les mettra-t-on à l’amende si les enfants désertent trop l’école ? Car c’est cela le sens du mot absentéisme. On parle d’absentéisme dans un milieu scolaire, ou d’ailleurs professionnel, en cas d’absences répétées. Mais le mot est toujours péjoratif. Il sous-entend que ces absences n’ont pas de motif valable. En cas de maladie grave, on ne parlera jamais d’absentéisme. On n’en parle que si, en cas d’absence, on invoque une mauvaise excuse, qu’on se fait passer pour malade, qu’on s’écoute, qu’on se dit plus malade qu’on est. L’absentéisme donc, consiste à tirer sur la corde.
L’origine du mot n’est pas scolaire du tout. Il s’agissait au départ des grands propriétaires terriens anglais qui avaient des terres en Irlande dont ils ne s’occupaient nullement. Ils n’y vivaient pas, se contentant d’empocher les dividendes de leurs terres. Ce qui n’était pas très populaire auprès des travailleurs de la terre.
En tout cas le sens du mot est très clair : être absent, c’est ne pas être là, du latin ab esse.
Ne pas être là physiquement ou ne pas être là avec sa tête. On peut souvent dire à quelqu’un « Tu as l’air absent », pour lui dire « tu as l’air ailleurs, tu ne suis pas la conversation, tu n’es pas avec moi, ton esprit bat la campagne »
Quant à « avoir une absence », c’est encore différent. Ca s’apparente à un trou de mémoire, mais c’est plus général. Tout d’un coup, je ne me suis plus souvenu à qui je parlais, ou de qui je parlais. J’étais transporté ailleurs. Comme on peut dire aussi : je n’y étais plus : c’est exactement la même image.