HOTTE
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
Noël approchant, toute l’imagerie du bonhomme Noël s’en trouve revivifiée, comme tous les ans. Et on reparle donc de renne, de traîneau, de houppelande… Ah, plus intéressant la houppelande, car moins commun, plus réservé au Père Noël. Il s’agit d’une longue pelisse que l’on se représente toute rouge et rehaussée de fourrure -d’hermine peut être, en tout cas de fourrure blanche-.L’intéressant est que le mot ne s’emploie guère plus que pour ce vêtement-là. Mais le plus intéressant de tout, chez le Père Noël, c’est la hotte. Car c’est dans le hotte que le bonhomme entasse les jouets que durant toute la nuit de Noël, il distribuera aux enfants lors de sa tournée. La hotte est donc pleine d’espoir. Le mot désigne au départ un long et haut panier d’osier, assujetti par des bretelles, qu’on porte sur le dos. Et en général, Noël mis à part, il s’emploie à propos des vendangeurs, qui coupent les grappes de raisin et les entreposent dans cette hotte, avant de la vider dans une réceptacle plus grand (qu’on appelle parfois, régionalement une comporte).
Dans l’usage concret, la hotte est donc un récipient qui se remplit. Alors que dans l’usage symbolique, la hotte est une récipient qui se vide, pour le plaisir des jeunes bénéficiaires. Et au sens figuré, on parle de hotte pour parler des petits cadeaux qu’un pouvoir quelconque peut faire à ses administrés. Le ministre du budget en matière d’impôts par exemple. Et si un homme politique important doit faire un discours, on pourra se demander également ce qu’il a dans sa besace, pour renvoyer à ce qu’il a à distribuer.
La besace est un grand sac dans le quel on peut enfourner pêle-mêle beaucoup de choses. Au départ, c’est un sac à deux poches, comme en témoigne encore le mot bissac, qui est un doublet de besace, une autre forme du mot issu de la même origine. Mais bissac n’est plus guère employé, renverrait plutôt à un paquetage militaire.
Parmi ce genre de sac, n’oublions pas la gibecière, le sac du chasseur, dans lequel il renfermera ses prises, les animaux qu’il a chassé. Et gibecière vient donc de gibier. Aussi bien dans le même sens, parlera-t-on de carnassière ou de carnier, qui renferment la chair, c’est-à-dire les animaux morts.