OBSERVATOIRE

Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio

On va créer, à l’initiative de Christian Jacob, l’Observatoire de l’enfance maltraitée. Et des observatoires de ce genre… somme toute, il y en a pas mal…
Observatoire sociologique du changement, observatoire des prix, observatoire des produits, dans certaines administrations qui veulent décerner leur label de qualité à telle ou telle production qu’on leur soumet…

Mais qu’est-ce qu’un observatoire ? Au départ, un lieu d’où l’on observe. Notamment, le ciel. C’est donc un poste d’observation astronomique, où l’on peut installer des télescopes puissants. Il en existe un, ancien et beau, à Paris…

Observer le ciel, c’est donc le scruter, l’analyser, tâcher de le comprendre, de le connaître en le regardant avec attention. C’est bien le sens d’observer.
Et c’est assez proche du sens du verbe latin observare : surveiller, porter son attention sur…
Alors que les premiers sens du verbe observer en français sont assez différents.
Le mot est ancien : il apparaît en français vers le Xè siècle. Mais, essentiellement avec le sens de « se conformer à… ». Un sens d’ailleurs qu’il a toujours : observer une règle, c’est ne pas l’enfreindre. Et même s’efforcer de ne pas l’enfreindre, y prendre garde…
Et, en particulier, ne pas se départir d’une certaine prudence, éviter l’excès. On dit encore « observer une certaine réserve ».

Puis, le mot a pris le sens de « considérer avec attention », notamment dans un contexte divinatoire. Avant l’astronomie, c’est donc l’astrologie qui a accueilli le mot : on observait les étoiles pour imaginer le destin des gens, ou se faire une idée de leur avenir.
Le mot entame, après cela, une carrière militaire : observer, c’est guetter, contrôler. Et il prend enfin, de façon très courante, le sens de scruter. C’est donc regarder, mais avec une attention soutenue, pour ne rien laisser au hasard, pour que rien ne nous échappe. Ce qui explique le succès d’un mot comme Observateur dans la presse… « Le nouvel Observateur » anciennement « France Observateur », et à Rome, « l’Osservatore Romane », journal du Vatican.
Et donc, pour réunir des observateurs… rien de tel qu’un observatoire.