ARCTIQUE, ATLANTIQUE, PACIFIQUE

Par: Yvan Amar et Anne-Cécile Bras

Je me suis laissé dire que des Russes allaient effectuer le premier (oui, le premier !) tour motorisé de l’Arctique. Quelle n’a pas été ma surprise et mon admiration ! De là le désir légitime d’en savoir un peu plus sur l’Arctique, région délaissée parce que réfrigérante.

Le continent arctique (oh, c’est suffisamment grand pour qu’on parle de continent) est donc une région située à l’intérieur du cercle polaire nord.

Pourquoi ce nom bizarre et difficile à prononcer d’arctique ? Il dérive d’arktos, qui signifie ours en grec. Est-ce parce qu’on y trouvait des ours ? Du tout ! Mais les premiers astronomes qui ont imaginé que la Terre était ronde ont conçu l’existence des pôles, au Nord et au Sud. Et ont envisagé un axe imaginaire qui les joint, et traverse le globe, de part en part. Or, cet axe semble plus ou moins pointer vers l’étoile polaire, et la constellation que les Grecs, déjà, appelaient l’Ourse… arktè… Ce mot a donc été associé à l’idée du nord… les régions arctiques étaient nées.
Suivies plus tard par leur symétrique au sud, l’Antarctique.

Ce couple arctique/antarctique a un double : boréal/austral qui signifie à peu près la même chose. Et l’adjectif austral est peut-être plus utilisé que celui d’antarctique.
Boréal et austral sont deux mots formés sur d’anciens noms de vents : Auster, vent du sud et Borée, vent du nord.

L’Arctique et l’Antarctique sont donc des noms qui s’appliquent à des continents, mais aussi des océans (océan glacial arctique… Brrrr !). Alors, voyons rapidement d’où viennent les autres noms des océans principaux, le Pacifique et l’Atlantique (l’Indien, c’est trop facile).
L’Atlantique tire son nom d’Atlas, géant mythologique, censé supporter les colonnes qui maintenaient le ciel au-dessus de la terre. Et certaines de ces colonnes, les colonnes d’Hercule, passaient pour être situées juste au-delà du détroit de Gibraltar. La mer, qui s’étendait au-delà, a donc pris le nom d’Atlas, dont on disait aussi qu’il régnait sur une île mystérieuse et invisible, l’Atlantide…

Quant au Pacifique, au nom étonnamment tranquille, il a été baptisé comme ça, en souvenir du premier voyage que Magellan y fit en 1520-1521, voyage sans tempête qui donna au navigateur une idée flatteuse et fausse de cet océan apparemment bienveillant.