VACHE

Par: Yvan Amar et Anne-Cécile Bras

Thierry des Ouches expose des vaches… Oh il n’y a pas que lui… les vaches s’exposent volontiers, et volontiers elles inspirent créateurs, peintres et plasticiens… Tout aussi volontiers inspirent-elles la langue, où, dans la catégorie des métaphores animales, elles se taillent la part du lion… Mais étrangement cet animal pacifique et fort utile s’est souvent vu affublé d’échos péjoratifs. Comment l’expliquer ?

La vache, qu’on utilise pour boire son lait et manger son veau est essentiellement féminine. Le machisme proverbial de la langue s’en est donc donné à cœur joie : le mot vache a désigné une femme de façon insultante, et spécialement une prostituée. Mais comment expliquer ces dérives de sens qui nous amènent à « Oh la vache ! » « Il a été vache avec moi… » « Sois pas vache ! » Vache signifie souvent sévère à l’excès, méchant, parfois perfide… Peut-être à cause du « coup de pied en vache », cette ruade sur le côté, plus à craindre, plus surprenante parfois que la traditionnelle ruade en arrière. Mais ce mot, dans son sens insultant, s’est d’abord employé pour des femmes (Cf la croix des vaches… peau de vache…)

Le côté péjoratif se retrouve autour de certains comportements : On la dit passive… et on dit de quelqu’un qu’il reste là comme une vache...(mais aussi sorcier comme une vache...).

Elle se laisse traire sans récriminer… on parle donc d’une vache à lait, pour désigner quelqu’un qu’on exploite, dont on profite de façon éhontée...et qui se laisse faire.

Et puis les vaches symbolisent le troupeau, donc la richesse. Et surtout la bonne ou la mauvaise année : vaches grasses/vaches maigres…
Et manger de la vache enragée, c’est être dans un état de grande pauvreté...